Cinq ans après que le reporter d’enquête Martin O’Hagan eut été abattu en Irlande du Nord, ses assassins courent toujours et les menaces de violence contre les journalistes ont quadruplé, indique un nouveau rapport de Reporters sans frontières (RSF). La section locale de Belfast de la Société nationale des journalistes du Royaume Uni a fait […]
Cinq ans après que le reporter d’enquête Martin O’Hagan eut été abattu en Irlande du Nord, ses assassins courent toujours et les menaces de violence contre les journalistes ont quadruplé, indique un nouveau rapport de Reporters sans frontières (RSF).
La section locale de Belfast de la Société nationale des journalistes du Royaume Uni a fait parvenir récemment une lettre de protestation à l’ombudsman local de la police pour lui faire part de sa grave préoccupation devant l’absence de justice dans le meurtre de O’Hagan.
Ce dernier a été tué le 28 septembre 2001 dans un attentat que le police croit avoir été organisé en représailles à un reportage sur les activités criminelles de groupes paramilitaires et sur des allégations de collusion entre la police et les paramilitaires. En 40 ans, O’Hagan est le premier journaliste assassiné en Irlande du Nord, et cet assassinat a transmis une onde de choc dans toute la communauté journalistique.
Selon RSF, en dépit d’éléments de preuve considérables indiquant qu’un groupe paramilitaire était responsable de ce meurtre, le Service de Police d’Irlande du Nord (Police Service of Northern Ireland, PSNI) n’a pas réussi à éclaircir cette affaire. Des allégations ont circulé de façon répétée selon lesquelles la police n’avait pas poursuivi vigoureusement les tueurs par crainte de démasquer ses informateurs ou des agents au sein du groupe paramilitaire. Le PSNI dit qu’il entreprendra une révision de l’enquête et discutera des conclusions avec les membres de la famille de O’Hagan.
Selon RSF, l’impossibilité de traduire les meurtriers de O’Hagan devant les tribunaux nourrit une culture d’impunité en Irlande du Nord. Une douzaine de journalistes environ ont reçu des menaces de mort cette année à cause de leurs reportages, contre trois en 2001. En 2005, un groupe paramilitaire irrité par un reportage du « Sunday World », a mis le feu à des exemplaires du journal dans un kiosque à journaux, ce qui a failli tuer deux personnes.
On entend parler en outre d’une antipathie croissante entre certains politiciens et personnalités de l’establishment et des personnes étiquetées « Journalistes contre le processus de paix », fait remarquer RSF. Il s’agit des reporters qui cherchent à déterrer des vérités déplaisantes sur certaines personnalités mêlées de très près au processus de paix, et qu’il serait malencontreux de révéler.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19012
– Alertes de l’IFEX sur l’Irlande du Nord : http://ifex.org/en/content/view/full/50103/
– NUJ : http://media.gn.apc.org/ohagan1.html
– Pat Finucane Centre : http://www.serve.com/pfc/
– Sur l’Irlande du Nord : http://en.wikipedia.org/wiki/Northern_Ireland