À la suite d’une rencontre organisée la semaine dernière à Nuevo Laredo par la Société interaméricaine de la presse (SIP), certains journalistes du Mexique ont annoncé qu’ils s’apprêtaient à mener des enquêtes conjointes sur les meurtres non résolus de leurs collègues. Lors d’un séminaire sur le trafic de drogue et la couverture des nouvelles, auquel […]
À la suite d’une rencontre organisée la semaine dernière à Nuevo Laredo par la Société interaméricaine de la presse (SIP), certains journalistes du Mexique ont annoncé qu’ils s’apprêtaient à mener des enquêtes conjointes sur les meurtres non résolus de leurs collègues.
Lors d’un séminaire sur le trafic de drogue et la couverture des nouvelles, auquel ont participé plus de 120 journalistes, la SIP a inauguré officiellement le Projet Fénix dans le but de faire pression auprès des autorités mexicaines pour qu’elles trouvent et traduisent en justice les personnes responsables des meurtres de journalistes.
Les journalistes de divers journaux vont mettre leurs ressources et leurs contacts en commun afin d’enquêter sur des affaires que les autorités ont laissées sans solution.
Huit journalistes ont été tués au Mexique depuis mars 2004, rappelle la SIP. Cinq de ces meurtres sont liés au crime organisé, notamment au trafic de drogue.
Cette situation a créé un climat de peur dans la presse mexicaine, en particulier le long de la frontière américano-mexicaine, où le journal « El Universal » a recensé plus de 1 000 meurtres liés au commerce de la drogue durant une période de neuf mois en 2005, dit la SIP.
En conséquence, les journalistes évitent de couvrir le trafic de drogue ou ont fui vers d’autres parties du pays par crainte pour leur sûreté.
Les participants au séminaire de Nuevo Laredo demandent aux autorités mexicaines de réprimer énergiquement les crimes commis contre les journalistes et de faire de ces délits des crimes qui relèvent de la compétence fédérale. Ils invitent en outre les entreprises de médias à offrir une meilleure protection à leur personnel et à améliorer les voies de communication avec les autorités en ce qui concerne la sécurité des journalistes.
En septembre 2005, le président du Mexique, Vicente Fox, a déclaré au Comité pour la protection des journalistes (CPJ) qu’il appuyait la création du poste de procureur spécial qui serait chargé d’évaluer les crimes contre la libre expression et de suivre de près les poursuites judiciaires entamées. À ce jour, personne n’a été désigné.
La recherche effectuée par le CPJ indique que les enquêtes sur les meurtres de journalistes, ouvertes au niveau de l’État, ou bien s’embourbent ou encore progressent lentement en raison de la corruption et de l’absence de ressources convenables.
Consulter les sites suivants :
– SIP : http://tinyurl.com/8f8df
– Rapport de la SIP sur le Mexique : http://www.sipiapa.org/pulications/informe_mexico2005o.cfm
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14151
– CPJ : http://www.cpj.org/protests/06ltrs/americas/mexico12jan06pl.html
– Zone de tir à volonté : http://www.cpj.org/Briefings/2004/tijuana/tijuana.html