Selon Reporters sans frontières (RSF), au cours des dix années qui se sont écoulées depuis que lâarmée chinoise a écrasé la révolte étudiante sur la place Tianâanmen de Pékin, le 4 juin 1989, plus de cinquante-six journalistes ont été incarcérés, et plus de quarante journalistes étrangers ont été interpellés. âLa presse, dont une partie fut […]
Selon Reporters sans frontières (RSF), au cours des dix années qui se sont écoulées
depuis que lâarmée chinoise a écrasé la révolte étudiante sur la place Tianâanmen de
Pékin, le 4 juin 1989, plus de cinquante-six journalistes ont été incarcérés, et plus de
quarante journalistes étrangers ont été interpellés. âLa presse, dont une partie fut en première ligne à lâépoque, subit encore les conséquences de la censure et de la
répression instaurées après le âPrintemps de Pékinâ â. RSF précise que quarante-trois
journalistes chinois ont participé directement au âPrintemps de Pékinâ, et que cinq dâentre eux sont toujours en prison. Ce sont : Yu Dingyue, critique dâart aux âNouvelles de Liuyangâ; Hu Liping, journaliste au âQuotidien de Pékinâ; Chen Yanbin et Zhang Yafei, co-directeurs du magazine clandestin âTieluâ, et Liu Jingsheng, journaliste à la revue clandestine âTansuoâ. RSF fait également remarquer quâune grande figure de la
révolte estudiantine, Gao Yu, journaliste à âLâHebdomadaire économiqueâ, a été libérée
le 15 février dernier après avoir passé cinq ans et demi en prison. Elle ne peut quitter
Pékin sans autorisation et il ne lui est pas permis de parler à la presse étrangère. âÃ
lâinstar de Gao Yu, dit RSF, de nombreux journalistes arrêtés ou sanctionnés après le
4 juin 1989 paient encore aujourdâhui leur engagement dans le mouvement démocratique.â Certains vivent en exil, comme Wang Juntao ou Wang Dan, ou en résidence surveillée, comme Chen Zeming. âUne vingtaine [dâentre eux] ont été obligés de prendre leur retraite, de démissionner ou ont été mutés. En outre, une cinquantaine de journalistes ont été victimes de sanctions disciplinaires.â
âAujourdâhui encore, dit RSF, les journalistes qui osent remettre en cause la version officielle du 4 juin – le pouvoir considère toujours que lâintervention de lâarmée était âappropriéeâ – ou [qui] essaient de commémorer le âPrintemps de Pékinâ prennent des risques.â Ainsi, le 14 mai, Cao Jiahe, rédacteur en chef de la revue âDong Fangâ (Orient), a été remis en liberté après avoir été détenu par la police pendant trois jours. RSF signale par ailleurs que les accréditations des correspondants taïwanais en Chine
expirent à la fin du mois de mai et quâelles ne seront renouvelées quâaprès le 4 juin. âLe
dixième anniversaire du mouvement étudiant a amené les autorités chinoises à prévenir toute commémoration et à limiter la diffusion de lâinformation relative à cet
événementâ, y compris par les chaînes étrangères diffusées par satellite. Au mois
dâavril, selon le âMing Paoâ (journal de Hong Kong), le comité du PCC de la province du Guangdong (sud du pays) âa interdit tout article sur le 4 juin et lâutilisation abusive dâarticles ou dâinformations en provenance dâInternetâ.