Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que des journalistes ont été blessés et que les médias ont reçu des menaces pendant les violentes manifestations qui ont entouré la session de l’Assemblée consultative du Peuple la semaine dernière en Indonésie. L’Assemblée constituait le premier événement politique officiel depuis la chute de l’ex-président Suharto, […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que des journalistes ont été blessés et que les médias ont reçu des menaces pendant les violentes manifestations qui ont entouré la session de l’Assemblée consultative du Peuple la semaine dernière en Indonésie. L’Assemblée constituait le premier événement politique officiel depuis la chute de l’ex-président Suharto, en mai. L’Assemblée travaille à définir le cadre d’un nouveau système démocratique en Indonésie, et on prévoit une élection générale le printemps prochain. Les forces de sécurité ont attaqué quatre journalistes pendant qu’ils couvraient des affrontements de rue entre policiers et étudiants à l’extérieur du Parlement de Djakarta le 11 novembre dernier. Saptono, qui est photographe de l’agence officielle de nouvelles Antara, a été attaqué par des agents des forces de l’ordre qui se sont emparés de son appareil et l’ont traîné dans la rue, lui fracturant une jambe. Deux autres photographes présents, qui ont tenté de lui venir en aide ont aussi été battus. Le reporter Bambang Wisudo, de « Kompas », a lui aussi été battu par des soldats. Au moins seize personnes sont mortes en Indonésie pendant les violences de la semaine dernière.
D’après le CPJ, « à la suite de ces agressions, plus de 200 journalistes représentant la plupart des grandes entreprises de presse d’Indonésie se sont rassemblés devant le Parlement pour dénoncer le traitement infligé à leurs collègues et exiger des excuses du gouvernement ». L’Alliance des journalistes indépendants (AIJ) dont le siège est à Djakarta, a émis une déclaration dans laquelle elle proteste contre ces attaques et demande aux policiers et aux soldats de respecter les droits de la presse. « Il est clair que le traitement violent infligé aux journalistes constitue un délit criminel et une violation flagrante du devoir des forces de sécurité de protéger la société », a indiqué l’AIJ. « Les forces de sécurité doivent aussi respecter les journalistes dans l’exercice de leur profession ».
Le Comité canadien pour la protection des journalistes (CCPJ) rapporte que les autorités indonésiennes ont déporté le 10 novembre dernier John Stackhouse, correspondant du quotidien canadien « The Globe and Mail », qui venait couvrir les travaux de l’Assemblée du Peuple. Stackhouse s’est fait dire qu’il figurait sur une liste de journalistes indésirables qui ont déjà écrit des articles sur le Timor oriental.