L’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) rapporte que deux journalistes du Malawi seront dédommagés pour avoir été détenus illégalement il y a deux ans. L’ombudsman Enock Chibwana a accordé le 28 juin au reporter en chef intérimaire Mabvuto Banda et à l’ex-chef de la rédaction du « Malawi News », feu Horace Somanje, la somme de 30 […]
L’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) rapporte que deux journalistes du Malawi seront dédommagés pour avoir été détenus illégalement il y a deux ans. L’ombudsman Enock Chibwana a accordé le 28 juin au reporter en chef intérimaire Mabvuto Banda et à l’ex-chef de la rédaction du « Malawi News », feu Horace Somanje, la somme de 30 000 kwacha du Malawi, soit environ 395 $ US.
Banda et Somanje ont été arrêtés le 21 juin 1999, à la suite de la parution dans le « Malawi News » d?un article citant des partisans de l?opposition qui invitaient l?armée à renverser le gouvernement. Les partisans de l’opposition, qui s’étaient rassemblés devant l’immeuble de la Haute cour à Blantyre afin de contester le résultat des élections en raison d?allégations de fraude, ont déclaré ne plus pouvoir endurer encore cinq ans le « United Democratic Front » (Front uni démocratique, UDF) et le président Bakili Muluzi.
En dépit des protestations des groupes de médias locaux et internationaux, les deux journalistes ont passé deux jours en prison, tandis que les accusations n?ont été retirées qu’un an plus tard, fait remarquer le MISA. Dans son jugement, l’Ombudsman déclare que « ce n’est pas un crime que de rapporter les événements; il est absurde, arriéré et signe d?une mauvaise administration que d’arrêter des journalistes neutres ». La réparation arrive trop tard pour Somanje, mort le 23 juin.
Pour plus de renseignements, voir
misanet.org.
Il s’agit du deuxième cas à survenir récemment où des journalistes africains sont dédommagés de violations de leurs droits fondamentaux. En juin, le journaliste et défenseur camerounais des droits de la personne Albert Mukong, qui avait porté sa cause devant le Comité des droits de l?homme des Nations Unies, a reçu 137 000 $ US du gouvernement du Cameroun en réparations de la violation de ses droits [voir le « Communiqué » 10-23 de l?IFEX].