Pendant que la violence en Iraq continue de dominer les manchettes, les membres de l’IFEX attirent l’attention sur le sort de cinq journalistes dont les allées et venues sont inconnues, et sur l’impunité qui entoure la mort de sept journalistes tués pendant la guerre en 2003. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters […]
Pendant que la violence en Iraq continue de dominer les manchettes, les membres de l’IFEX attirent l’attention sur le sort de cinq journalistes dont les allées et venues sont inconnues, et sur l’impunité qui entoure la mort de sept journalistes tués pendant la guerre en 2003.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que le photo-journaliste pigiste japonais Soïchiro Koriyama est détenu en otage depuis le 8 avril dernier par un groupe dit des « Brigades Moudjahidines ». Il a été relâché le 15 avril.
Le CPJ rapporte que le journaliste français Alexandre Jordanov, qui travaille pour Capa Télévision, a été enlevé près de Bagdad le 11 avril pendant qu’il filmait des affrontements entre des insurgés irakiens et des soldats américains. Il a été relâché le 14 avril.
Par ailleurs, trois journalistes tchèques sont portés disparus. Le reporter Michal Kubal et l’opérateur de caméra Petr Klima, qui travaillent pour la Télévision tchèque, et Vit Pohanka, journaliste à la Radio tchèque, n’ont pas été vus depuis le 11 avril, rapporte le CPJ. Kubal et Klima ont quitté Bagdad ce matin-là à bord d’un véhicule qui devait se rendre à Amman, en Jordanie. Il se peut que Pohanka les ait accompagnés.
La FIJ constate que plusieurs autres journalistes étrangers et employés des médias étrangers ont été enlevés pendant de brèves périodes la semaine dernière. Parmi eux, on compte le reporter Stephen Farrell du « New York Times » et la journaliste pigiste Orly Halperin qui ont été remis en liberté après avoir convaincu leurs ravisseurs qu’ils n’étaient pas des soldats. Au moment où ils ont été enlevés, ils se déplaçaient entre les villes de Ramadi et de Falloujah. Un photographe d’Associated Press et son chauffeur ont aussi été détenus brièvement dans la ville septentrionale de Kut par des miliciens loyaux au chef shiite Moqtada al-Sadr.
Tandis que l’attention se concentre sur les conditions dangereuses dans lesquelles baignent les journalistes en Irak, certains membres de l’IFEX élèvent aussi la voix pour dire leur mécontentement devant le silence des autorités militaires américaines en ce qui concerne la mort de sept journalistes tués l’an dernier dans des incidents dits de « tir ami ». Les victimes sont Terry Lloyd, Fred Nerak, Hussein Osman, Taras Protsyuk, José Couso, Mazen Dana et Tarek Ayyoub.
RSF accorde sont entier appui à une lettre signée par les familles de six des journalistes, lettre expédiée la semaine dernière aux membres du Congrès des États-Unis. Il y est dit que les forces armées américaines ont refusé de leur communiquer des renseignements convenables sur les circonstances entourant la mort des journalistes. Les familles se disent « absolument consternées et affligées » par le « silence, les omissions et les faussetés » des autorités américaines, qui ont aussi refusé d’attribuer quelque responsabilité à leurs troupes.
La FIJ a organisé la semaine dernière des manifestations de protestation dans plusieurs villes pour exiger que les autorités américaines rendent publics les résultats de leurs enquêtes sur la mort des journalistes.
Consulter les sites suivants :
– Dossier de la FIJ sur la mort des journalistes : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2396&Language=FR
– Lettre des familles des journalistes tués : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=9728
– Dossier du CPJ sur le conflit en Irak : http://www.cpj.org/Briefings/2003/gulf03/gulf03.html