Partout au Pérou des journalistes sont attaqués et menacés de mort, indiquent l’Institut pour la presse et la société (IPYS) et la section des droits de la personne pour l’Amérique latine de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) au Pérou. Le 18 mars, José Luis Linares Altamirano, journaliste de « Radio Marañon », a été la cible […]
Partout au Pérou des journalistes sont attaqués et menacés de mort, indiquent l’Institut pour la presse et la société (IPYS) et la section des droits de la personne pour l’Amérique latine de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) au Pérou. Le 18 mars, José Luis Linares Altamirano, journaliste de « Radio Marañon », a été la cible de deux inconnus portant cagoule, qui ont fait feu sur lui à son domicile de Jaen, dans la province de Cajamarca, au nord-est du Pérou. Linares est directeur de deux programmes de radio, l’un dans lequel il fait la lecture de communiqués et l’autre, sur le mode sentimental, intitulé « Punto Corazon ». D’après l’IPYS, « les balles ont percé l’intestin grêle de Linares et atteint un rein. Ces blessures mettent sa vie en danger. » Etalo Salazar, directeur de la programmation à « Radio Marañon », a déclaré à l’IPYS que « cette attaque s’inscrit dans une campagne systématique contre les journalistes, surtout ceux qui travaillent pour ce radiodiffuseur, si on tient compte qu’il y a trois mois, les journalistes ont commencé à recevoir des appels de menaces, en réaction, semble-t-il, contre leur position critique sur des questions comme les violations des droits de la personne et l’environnement ».
La FIJ souligne que, jusqu’à maintenant, huit journalistes de « Radio Marañon » à Jaen ont reçu des menaces de mort après avoir diffusé des reportages sur des violations des droits de la personne commises dans la région. Le 30 mars, des membres de la Coordination nationale des droits de la personne [Coordinadora Nacional de Derechos Humanos] (CNDH) et l’Institut de défense juridique ont exigé que les autorités adoptent des mesures plus efficaces pour préserver la vie des journalistes et pour se porter à la défense de « Radio Marañon ».
L’IPYS signale que le « Comité de Défense du Congrès » présidé par la députée Martha Chávez a déposé en janvier dernier un projet de loi visant à réglementer la confiscation, l’interception et la supervision des communications et des télécommunications, ainsi qu’à forcer les journalistes à divulguer leurs sources. Il s’agit, dit l’IPYS, d’une initiative qui viole les droits constitutionnels garantis à la profession.
Entre-temps, l’IPYS et Reporters sans frontières (RSF) protestent contre la clôture, le 1er mars, de l’enquête sur la mort, en septembre 1997, du journaliste Tito Pilco Mori, propriétaire et directeur de « Radio Frecuencia Popular », une station de radio de la ville de Rioja. Une des raisons qui incitent à considérer la clôture de l’enquête comme non satisfaisante est que l’un des individus soupçonnés d’être responsables de sa mort, José Manuel Monteverde, est l’adjoint de celui qui a décrété la clôture de l’enquête, à savoir le procureur Eduardo Macedo Zapata. D’après l’IPYS, « depuis le tout début de l’enquête, les membres de la famille de Pilco ont commencé à recevoir des menaces : on leur conseillait de cesser de faire pression pour faire avancer l’enquête. Les membres de sa famille et les proches de Pilco accusent Monteverde d’être le principal suspect dans la planification du meurtre du journaliste. » Dans son programme, « Les gens veulent savoir », Pilco Mori avait critiqué les autorités de Rioja et la police « qui, souligne RSF, quinze jours à peine après la mort du journaliste, avaient déjà conclu qu’il avait été la victime d’un accident de motocyclette, malgré qu’un nombre considérable de témoins aient affirmé que six hommes s’étaient attaqués à Pilco ». Sous les pressions de la famille et de la presse, l’enquête avait été rouverte en novembre 1997.