Cinq journaux ont été contraints de cesser de paraître et plusieurs journalistes ont été agressés dans la lutte pour le pouvoir qui a atteint lundi son point culminant avec la démission du président Marc Ravalomana et l’annonce que le maire déchu d’Antananarivo, Andry Rajoelina, prendra la tête du gouvernement de transition de Madagascar. Depuis janvier, […]
Cinq journaux ont été contraints de cesser de paraître et plusieurs journalistes ont été agressés dans la lutte pour le pouvoir qui a atteint lundi son point culminant avec la démission du président Marc Ravalomana et l’annonce que le maire déchu d’Antananarivo, Andry Rajoelina, prendra la tête du gouvernement de transition de Madagascar.
Depuis janvier, plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie dans les violentes campagnes menées par les éléments pro-Ravalomana et pro-Rajoelina, tandis que Rajoelina accusait Ravolamana de mal administration et que des manifestations éclataient. Les journalistes étaient particulièrement menacés dans cette lutte prolongée; en février, un reporter a été abattu pendant qu’il couvrait un rassemblement en faveur de Rajoelina.
Le 10 mars, Christian Rivo Rakotonirina, rédacteur en chef d’un journal en ligne et ancien rédacteur en chef du quotidien « Tribune de Madagascar », a été sauvagement agressé par une foule de partisans de Ravalomana dans un stade d’Antananarivo. Le tabassage a été tellement grave que la victime a sombré temporairement dans le coma, indique Reporters sans frontières (RSF).
Quelques jours auparavant, Sitraka Rafanomezantsoa, journaliste au quotidien « Malaza », a été tabassé gravement à coups de bâton et de barre de fer par des « casseurs de manifs » embauchés par le gouvernement Ravalomana, rapporte RSF.
Les assauts contre les journalistes ne sont pas le seul fait des militants pro-Ravalomana, cependant. La semaine dernière, des partisans de Rajoelina ont eux aussi pourchassé, fouillé et dévalisé Tiaray Rakoto, un reporter au blogue « Inona Ny Vaovao? » (« Quelles Nouvelles ? »), propriété de Ravalomana, dit RSF.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte également que, la semaine dernière, plus de 50 soldats et policiers en armes ont encerclé les studios de Viva, un radiodiffuseur appartenant à Rajoelina, où ils ont saisi de l’équipement de transmission et détruit des microphones et des consoles de mixage. En réponse à la brutalité croissante manifestée contre les journalistes, cinq journaux ont cessé de paraître au cours des deux dernières semaines, fait remarquer RSF.
Consulter les sites suivants :
– RSF, à propos des attaques contre les journalistes :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30576
– CPJ, à propos des descentes contre les médias : http://tinyurl.com/dlrr7j
– Rapport de la BBC Afrique du Sud sur le renversement du gouvernement : http://tinyurl.com/d924xu
(18 mars 2009)