Les membres de l’IFEX attirent l’attention sur le Code pénal algérien, que les autorités invoquent pour incarcérer les journalistes qui couvrent d’un ?il critique le gouvernement et les forces armées. Au cours de la dernière semaine, au moins quatre d’entre eux ont été reconnus coupables de diffamation pénale et trois se sont vu infliger des […]
Les membres de l’IFEX attirent l’attention sur le Code pénal algérien, que les autorités invoquent pour incarcérer les journalistes qui couvrent d’un ?il critique le gouvernement et les forces armées. Au cours de la dernière semaine, au moins quatre d’entre eux ont été reconnus coupables de diffamation pénale et trois se sont vu infliger des peines d’emprisonnement. Il y a encore des centaines d’autres affaires pendantes contre les journalistes.
Le PEN International, le Centre algérien de défense de la liberté de la presse (CALP), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) pressent le gouvernement algérien d’abroger les dispositions relatives à la diffamation pénale, parce qu’ils affirment qu’elles contreviennent aux normes internationales sur la liberté d’expression.
Le Code pénal a été modifié en 2001 afin de prévoir des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an et des amendes substantielles en cas de diffamation du président, des tribunaux, de l’armée ou du parlement. Les journalistes qui travaillent pour des publications qui critiquent le président Abdelaziz Boutéflika et ses politiques disent être visés par le gouvernement.
Des cas récents devant les tribunaux illustrent la gravité du problème. Le 24 mai 2005, l’ancien directeur de « Liberté », Farid Alilat, qui vit en France, a été condamné in absentia à un an de prison pour avoir publié en 2003 des caricatures critiques de Boutéflika et de sa campagne de 2004 pour sa réélection. Le caricaturiste, Ali Dilem, a été condamné à 50 000 dinars algériens (680 $ US). Dans une autre affaire rattachée à la précédente, Djamaldine Benchenouf a été condamné in absentia à trois ans de prison pour des articles publiés dans « Liberté » sur des détournements de fonds au Fonds national d’assurance sociale et à l’Union générale des travailleurs algériens.
Le 18 mai, Fouad Boughanem et Ridha Belhajouja (qui publie sous le pseudonyme de Hakim Laalam) du quotidien en langue française « Le Soir d’Algérie », ont été condamnés à deux mois de prison chacun pour avoir diffamé le président. Le journal avait publié des articles qui critiquaient également Boutéflika pendant la campagne pour sa réélection.
Par ailleurs, cinq journalistes du quotidien « Le Matin » ? Mohamed Benchicou, Abla Cherif, Hassane Zerrouky, Youssef Rezzoug et Yasmine Ferroukhi ? ont été reconnus en avril coupables de diffamation. La publication a été contrainte à la fermeture.
RSF et la FIJ ont lancé des campagnes pour attirer l’attention internationale sur ces affaires. Pour de plus amples renseignements, communiquer avec RSF (nordelaafrique@rsf.org) et avec la FIJ (Bertrand.ginet@ifj.org).
Consulter les sites suivants :
– CALP : http://ifex.org/fr/content/view/full/67361/
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3190&Language=FR
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14052
– PEN International : http://www.internationalpen.org.uk/dev/viewArticles.asp?findID_=311
– Affaire Mohamed Benchicou : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13974
– Index on Censorship : http://tinyurl.com/7r9oy
– Rapport du CPJ sur l’Algérie : http://www.cpj.org/attacks04/mideast04/algeria.html
– Dossier de l’Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Mena/algeria.htm