La violence de lâÃtat contre les militants de lâopposition sâaccroît, affirme Human Rights Watch (HRW). Alors quâauparavant le harcèlement policier et les mauvais traitements âse limitaient surtout à la détention et aux interrogatoiresâ, depuis quelques semaines un nombre croissant dâétudiants et de militants sont passés à tabac par les policiers ou par des âhommes de […]
La violence de lâÃtat contre les militants de lâopposition sâaccroît, affirme Human Rights Watch (HRW). Alors quâauparavant le harcèlement policier et les mauvais traitements âse limitaient surtout à la détention et aux interrogatoiresâ, depuis quelques semaines un nombre croissant dâétudiants et de militants sont passés à tabac par les policiers ou par des âhommes de mainâ agissant, croit-on, pour le compte des autorités serbes. âDepuis juin, les militants dâopposition sont la cible non seulement de mesures de détention, mais aussi de violences physiquesâ, rapporte HRW. Des représentants dâun groupe antigouvernemental, âOtporâ (Résistance), que le gouvernement décrit constamment comme un groupe âfascisteâ et âterroristeâ, sont passés à tabac parce quâils transmettent les informations dâOtpor ou parce quâils arborent le symbore dâOtpor. Selon HRW, le groupe, dont la popularité et les appuis grandissent rapidement, âexige la tenue dâélections libres en Serbie et organise dans les rues des manifestations où il tourne en ridicule les politiques du gouvernementâ.
Pour sa part, lâAssociation des médias électroniques indépendants (ANEM) rapporte que le régime du président Slobodan Milosevic poursuit sa répression des médias sans désemparer. Le 24 juillet en effet, on a empêché les médias indépendants de Belgrade dâentrer dans lâédifice du Parlement yougoslave au moment où il sâapprêtait à adopter dâimportantes dispositions législatives en matière dâélection. Les obstacles que dresse le gouvernement contre les médias indépendants mènent à un âjournalisme de parti uniqueâ et contreviennent directement à leurs droits, dit lâANEM. La British Broadcasting Corporation (BBC) rapporte en effet que les deux chambres du parlement yougoslave ont adopté le 24 juillet une loi qui permet à Milosevic dâexercer un nouveau mandat de quatre ans. Cette loi modifie la Constitution et instaure lâélection du président au suffrage universel, ce qui, aux dires des partis au pouvoir, âsimplifiera le processus démocratique en Yougoslavieâ. Les partis dâopposition, quant à eux, sont dâavis que le nouveau processus électoral aura pour effet de le détourner en faveur des dirigeants actuels, dit la BBC.
Par ailleurs, le Centre européen du journalisme (CEJ) rapporte que les Nations Unies ont imposé le 21 juillet dernier une amende au quotidien kosovar âDitaâ, en vertu dâune nouvelle réglementation qui âinterdit la publication dâinformations susceptibles de mettre en danger la vie des gensâ. Les Nations Unies ont également lancé des avertissements à deux autres publications, qui auraient violé cette nouvelle réglementation. Pour la Fédération internationale des journalistes (FIJ), ces nouvelles mesures de contrôle ont été imposées après que lâon se fut âinquiété que lâincitation à lâintolérance et les propos haineux dans les journaux locaux ne mènent à la violenceâ. La nouvelle réglementation, qui est entrée en vigueur le 17 juin, interdit la publication de précisions personnelles, y compris de nommer des personnes, si de telles précisions sont susceptibles de constituer une menace pour leur vie. En vertu de cette réglementation, les Nations Unies ont désigné un Commissaire aux médias habilité à imposer des amendes, à fermer ou à suspendre les publications. Lâannonce de ces mesures de contrôle sur les médias a suscité des critiques de la FIJ et du Comité mondial pour la liberté de la presse (WPFC), qui ont dénoncé la création de ce dangereux précédent international dans les zones où un conflit vient de prendre fin. [Mise à jour du âCommuniquéâ 9-25 de lâIFEX.]