Des journalistes qui couvraient l’arrestation du dirigeant serbe de Bosnie Radovan Karadzic continuent d’être harcelés et agressés, indiquent l’Association des médias électroniques indépendants (Association of Independent Electronic Media, ANEM), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Bosko Brankovic, un cameraman de la station de Radio Télévision B92, membre de l’ANEM, a […]
Des journalistes qui couvraient l’arrestation du dirigeant serbe de Bosnie Radovan Karadzic continuent d’être harcelés et agressés, indiquent l’Association des médias électroniques indépendants (Association of Independent Electronic Media, ANEM), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Bosko Brankovic, un cameraman de la station de Radio Télévision B92, membre de l’ANEM, a été attaqué le 24 juillet tandis qu’il filmait à Belgrade des milliers de manifestants qui protestaient contre l’arrestation, survenue le 21 juillet, de Karadzic pour crimes de guerre.
Brankovic a été blessé pendant qu’il filmait un groupe de protestataires qui agressaient un photographe de l’agence FoNet News, qui prenait également des photos des manifestants. Selon l’ANEM, un jeune homme a envoyé Brankovic par terre et a continué à le frapper à coups de pied tandis que les autres autour l’encourageaient aux cris de « frappe le reporter » et que les policiers regardaient sans bouger. RSF rapporte que Brankovic a eu les deux jambes fracturées, les ligaments des genoux déchirés, et que son appareil a été détruit.
Selon l’ANEM, des attaques du même genre contre des reporters et des citoyens se sont répétées depuis l’arrestation de Karadzic, sans aucune condamnation de la part des autorités. L’ANEM rapporte au moins cinq incidents distincts à Belgrade et à Novi Sad les 22 et 23 juillet.
« Ces attaques contre les professionnels des médias constituent une tentative renouvelée pour créer une atmosphère de peur et d’anxiété, afin d’empêcher les médias de… présenter au grand public une information complète et objective sur toutes les questions auxquelles il s’intéresse et sur lesquelles il a le droit d’être informé », dit l’ANEM. L’organisation demande aux autorités d’identifier et de punir les auteurs de ces agressions.
Karadzic a quitté la Serbie par avion et devrait être remis le 30 juillet au tribunal pénal international des Nations Unies à La Haye pour y répondre à des accusations de génocide. Il est accusé d’avoir orchestré le massacre de 8 000 musulmans en 1995 dans la ville de Srebrenica, en Bosnie, et d’avoir autorisé l’exécution de civils pendant le siège de Sarajevo.
Karadzic était le commandant des Serbes de Bosnie lorsque ceux-ci ont commis un certain nombre de violations de la libre expression, qui allaient de l’inscription sur des listes noires de journalistes critiques et la restriction de leurs mouvements, jusqu’aux agressions commises contre les journalistes et les sociétés de médias.
En dépit des allégations de crimes de guerre qui pèsent sur lui, Karadzic est toujours vénéré par un grand nombre comme héros de guerre parce qu’il a aidé à la création du mini-État Serbe de Bosnie. Une manifestation organisée à Belgrade le 29 juillet pour protester contre son extradition a attiré plus de 15 000 de ses partisans. La FIJ rapporte que le cameraman Oscar Martínez, de la télévision publique espagnole TVE, s’était fait détruire son appareil et qu’il était hospitalisé après avoir été frappé par un manifestant qui brandissait une barre de fer.
Consulter les sites suivants :
– ANEM : http://tinyurl.com/668uw8
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27947
– FIJ : http://tinyurl.com/59cyo7
– Human Rights Watch, à propos de Karadzic : http://tinyurl.com/6prqz4
– Alertes de l’IFEX sur les violations de la liberté de la presse sous Karadzic :
http://ifex.org/en/content/view/full/608/
(30 juillet 2008)