Alors que le Guatemala s’apprête à tenir des élections présidentielles en novembre, des membres de l’IFEX attirent l’attention sur le nombre croissant des agressions et des menaces contre les journalistes. Selon Journalistes contre la corruption (Periodistas frente a la corrupción, PFC), il y a eu 18 agressions au cours des sept derniers mois, la moitié […]
Alors que le Guatemala s’apprête à tenir des élections présidentielles en novembre, des membres de l’IFEX attirent l’attention sur le nombre croissant des agressions et des menaces contre les journalistes. Selon Journalistes contre la corruption (Periodistas frente a la corrupción, PFC), il y a eu 18 agressions au cours des sept derniers mois, la moitié d’entre elles étant survenues en juin et juillet. Quatre incidents impliquaient des membres de l’agence de nouvelles indépendante Centro de Reportes Informativos sobre Guatemala (CERIGUA), dont la directrice, Ileana Alamilla, est aussi présidente du Comité sur la liberté de la presse de l’Association des journalistes du Guatemala.
Selon PFC, les journalistes se sont « distingués essentiellement » par des reportages sur la corruption et d’autres activités illicites impliquant des responsables du gouvernement et des membres du parti au pouvoir.
« La situation au Guatemala se caractérise par la corruption généralisée, les violations constantes des droits de la personne et la résistance institutionnelle à faire enquête et à châtier les responsables des violations. C’est pour cela, fait remarquer PFC, que le travail des médias [qui] préservent leur indépendance à l’égard du parti au pouvoir est extrêmement important dans la lutte contre la corruption dans le pays ».
Le groupe affirme que les agressions, « pratique héritée du passé guatémaltèque, de l’époque où les gens étaient assassinés rien que pour avoir exprimé leur opinion », visent à réduire les journalistes au silence.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme (IACHR) note également le lien entre les agressions et les menaces contre les journalistes et leur couverture des affaires de corruption gouvernementale et des violations des droits de la personne.
En visite au Guatemala en mars dernier, l’IACHR faisait part au gouvernement guatémaltèque de son inquiétude au sujet de l’« augmentation du nombre des menaces contre les journalistes, contre ceux en particulier qui couvrent les enquêtes sur les affaires de corruption et les violations des droits de la personne ».
Cette semaine, le Rapporteur spécial de l’IACHR pour la liberté d’expression, Eduardo Bertoni, a réitéré la préoccupation de la Commission devant la situation, soulignant que les agressions « ne constituent pas des incidents isolés ».
PFC et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont écrit séparément au Procureur spécial des crimes commis contre les journalistes et les syndicalistes, Marco Antonio Cortez, pour le presser de mener immédiatement une enquête approfondie sur les agressions et de traduire les responsables en justice. Tout en exprimant son appui à une initiative conjointe du procureur et de l’APG en vue d’instaurer une ligne téléphonique d’urgence pour signaler les attaques contre les journalistes et mettre au point une stratégie conjointe afin de prévenir les agressions, le CPJ dit que de telles initiatives ne déboucheront sur rien si l’impunité continue de régner.
Toutes les précisions sur les 18 cas documentés par PFC accessibles à : http://ifex.org/en/content/view/full/52114/
Consulter les sites suivants :
– PFC : http://www.portal-pfc.org
– CPJ : http://www.cpj.org/protests/03ltrs/Guatemala26june03pl.html
– Rapporteur spécial de l’IACHR pour la liberté d’expression : http://www.cidh.oas.org/Relatoria/English/PressRel03/PRelease8303.htm
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/press/2003/07/guatemala071503.htm