À titre de pays hôte du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) en 2005, la Tunisie aimerait que la communauté internationale croie qu’elle est un pays de pointe pour ce qui est de l’accès donné à l’information et de la promotion des droits de la personne. Mais les membres de l’IFEX ont une […]
À titre de pays hôte du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) en 2005, la Tunisie aimerait que la communauté internationale croie qu’elle est un pays de pointe pour ce qui est de l’accès donné à l’information et de la promotion des droits de la personne. Mais les membres de l’IFEX ont une autre version. Ils affirment que les autorités tunisiennes emploient des méthodes brutales pour réduire au silence les dissidents politiques, les défenseurs des droits de la personne, les journalistes et les utilisateurs de l’Internet.
Selon Human Rights Watch, la police de Tunis a eu recours à la force le 11 décembre 2004 pour empêcher les gens d’assister à une réunion du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), une importante organisation de défense des droits de la personne.
Deux membres du CNLT ont été agressés brutalement. Les attaques sont survenues le lendemain du jour où la presse de Tunisie, contrôlée par l’État, a marqué la Journée internationale des droits de l’homme en chantant les louanges du président Zine el-Abidine Ben Ali et de ses réalisations.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) souligne que même si le gouvernement tunisien affiche un bilan « déplorable » au chapitre de la liberté d’expression, elle n’a pas l’intention de boycotter le SMSI à Tunis en novembre 2005. « Nous irons à Tunis exprimer notre solidarité avec les journalistes tunisiens et nous continuerons de contester le gouvernement tunisien », dit la FIJ.
La Tunisie accueille la seconde phase du SMSI, une conférence parrainée par les Nations Unies qui vise à débattre des moyens de combler le « fossé numérique » qui sépare les pays riches des pays pauvres.
Alors que la plupart des médias du pays se trouvent sous le contrôle de l’État, les journalistes indépendants et les dissidents politiques se tournent vers l’Internet pour répandre les informations et communiquer avec le monde. Il n’est donc pas surprenant que le gouvernement impose de dures sanctions à ceux qui critiquent les autorités ou qui se servent de l’Internet pour trouver des informations interdites en Tunisie.
Le 8 décembre, une cour d’appel a confirmé les peines de prison infligées à huit usagers de l’Internet reconnus coupables d’avoir utilisé l’Internet pour promouvoir le terrorisme. Reporters sans frontières (RSF) souligne que les usagers de l’Internet – la plupart d’entre eux des hommes dans la vingtaine – auraient été torturés en détention et forcés d’avouer qu’ils appartenaient à un groupe terroriste relié à Al-Qaida, bien qu’aucune preuve n’ait jamais été déposée devant le tribunal.
Six personnes – Hamza Mahrouk, Amor Farouk Chelandi, Amor Rached, Abdel-Ghaffer Guiza, Aymen Mecharek et Ridha Hadj Brahim – ont été condamnées à des peines de 13 ans de prison. Deux individus qui vivent à l’étranger – Ayoub Sfaxi et Tahar Guemir – ont été condamnés in absentia à des peines de 26 ans de prison. Selon RSF, le procès a été marqué par de « graves irrégularités », notamment par le refus du tribunal d’entendre les prétentions des défendeurs qui affirmaient avoir été torturés.
Consulter :
– Human Rights Watch : http://hrw.org/french/docs/2004/12/14/tunisi9869.htm
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12081
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2829&Language=FR
– CNLT : http://welcome.to/cnlt
– Article: « Le terreur policière dans un pays de carte postale »:
http://www.wan-press.org/article3943.html
– Site officiel du SMSI : http://www.itu.int/wsis/index-fr.html
– Amnistie Internationale : http://web.amnesty.org/library/index/fraMDE300072004?open&of=fra-tun