Plus d’un an après que la photojournaliste canadienne Zahra Kazemi eut été assassinée en détention pour avoir pris des photos à l’extérieur d’une prison iranienne, les personnes responsables de sa mort courent toujours. Cette semaine, son cas et le sort des journalistes indépendants en Iran ont de nouveau occupé le devant de la scène internationale. […]
Plus d’un an après que la photojournaliste canadienne Zahra Kazemi eut été assassinée en détention pour avoir pris des photos à l’extérieur d’une prison iranienne, les personnes responsables de sa mort courent toujours. Cette semaine, son cas et le sort des journalistes indépendants en Iran ont de nouveau occupé le devant de la scène internationale.
Kazemi est décédée 11 juillet 2003 pendant qu’elle était détenue par les autorités iraniennes, après avoir reçu des coups à la tête qui lui auraient été assénés par les interrogateurs du gouvernement, dit le PEN Canada. Elle avait été arrêtée le 23 juin après avoir pris des photographies à l’extérieur de la prison d’Evin, pendant des manifestations étudiantes. L’assassinat de Kazemi a soulevé une vague d’indignation internationale et attiré l’attention sur les violations des droits de la personne en Iran.
Au moment où un tribunal iranien s’apprêtait à entamer, le 18 juillet, le procès d’un agent de renseignement accusé du meurtre de Kazemi, quatorze groupes membres de l’IFEX ont signé une lettre conjointe dans laquelle ils pressent le président Mohammad Khatami de traduire en justice les responsables de la mort de Kazemi et de mettre fin à l’impunité. Les groupes de défense de la libre expression ont déclaré que ceux qui ont donné les ordres de passer Kazemi à tabac doivent aussi être sanctionnés.
Ils ont également pressé le gouvernement de respecter les v?ux du fils de la journaliste en permettant de rapatrier sa dépouille afin qu’elle soit inhumée au Canada, et demandé des mesures concrètes pour garantir que les écrivains et les journalistes en Iran travaillent sans être harcelés.
Mais le système judiciaire iranien a suscité la controverse cette semaine en empêchant des observateurs diplomatiques étrangers d’assister à la première journée d’audiences du procès, pour annoncer brusquement la fin du procès le lendemain, 19 juillet. Les procureurs de Kazemi, avec à leur tête la lauréate du prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi, ont menacé de porter l’affaire devant une cour internationale. Ils ont déclaré en outre que l’accusé, Mohammad Reza Aghdam Ahmadi, sert de bouc émissaire et que Mohammad Bakhshi, un agent de la prison qui aurait frappé Kazemi à la tête, est celui qui devrait comparaître.
Selon Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les autorités iraniennes ont tenté de museler la couverture du procès par la presse locale. Le procureur de Téhéran, Said Mortazavi, aurait ordonné à un journal de ne pas parler d’allégations concernant l’implication de Bakhshi dans le meurtre de Kazemi. La plupart des journaux en Iran n’ont d’ailleurs rien dit des allégations, par peur.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE
1) Envoyer une lettre au gouvernement iranien. Voir: http://www.pencanada.ca/appeals/july_16_04_Iran.php
2) Rester informés. Pour plus de renseignements sur la situation de la liberté de la presse en Iran, consulter :
– Rapport de RSF :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10972
– Rapport du CPJ : http://www.cpj.org/attacks03/mideast03/iran.html
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/doc?t=mideast&c=iran
– Historique de l’affaire Kazemi : http://www.cbc.ca/news/background/kazemi/