Dix-neuf membres de l’IFEX ont écrit au gouvernement éthiopien pour lui faire part de leur préoccupation devant la plus récente ébauche d’avant-projet de loi sur la presse qui, disent-ils, contient de graves restrictions à la liberté d’expression. Dans une lettre au ministre éthiopien de l’Information Bereket Simon, les organisations pressent le gouvernement de faire en […]
Dix-neuf membres de l’IFEX ont écrit au gouvernement éthiopien pour lui faire part de leur préoccupation devant la plus récente ébauche d’avant-projet de loi sur la presse qui, disent-ils, contient de graves restrictions à la liberté d’expression.
Dans une lettre au ministre éthiopien de l’Information Bereket Simon, les organisations pressent le gouvernement de faire en sorte que les consultations nationales sur l’avant-projet de loi tiennent compte des préoccupations des groupes internationaux, régionaux et locaux de défense de la libre expression.
Même si la dernière version de la « Proclamation en vue d’assurer la liberté de la presse » renferme des améliorations par rapport aux versions antérieures, de graves difficultés demeurent, disent les membres de l’IFEX.
L’avant-projet de loi contient des restrictions quant aux personnes qui peuvent pratiquer le journalisme dans le pays, et habilite les autorités à enregistrer les médias et à leur attribuer des licences. Selon ARTICLE 19, qui est membre de l’IFEX, les conditions relatives à ceux qui peuvent pratiquer le journalisme sont « non conformes à la garantie [internationale] de la liberté d’expression, qui reconnaît à toute personne, quelle que soit sa situation, le droit de se livrer à des activités d’expression ».
Dans le même ordre d’idées, les exigences en matière d’enregistrement des journalistes ne sont pas justifiées par la Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique, dit ARTICLE 19.
L’avant-projet de loi prévoit aussi de fortes pénalités en cas de violation de la loi, notamment des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison, et donne au ministre de l’Information le pouvoir de censurer les publications étrangères considérées comme contraires à l’intérêt national. Il habiliterait également les autorités à créer un Conseil de presse contrôlé par l’État, qui serait chargé d’appliquer un Code d’éthique.
ARTICLE 19 a publié une note documentaire sur l’avant-projet de loi. Cette note énonce des recommandations en vue d’aligner la loi sur les normes internationales relatives à la liberté d’expression (consulter http://www.article19.org/docimages/1817.doc).
Un nouveau rapport de l’Institut international de la presse (IIP) contient des recommandations en vue de rehausser la liberté de la presse en Éthiopie. Selon l’IIP, le gouvernement a l’occasion d’établir avec les médias une relation qui « non seulement encourage et appuie la liberté d’expression, mais aussi améliore le travail du présent gouvernement dans beaucoup d’autres domaines de la démocratie » (consulter http://www.freemedia.at/EthiopiaReport2004.htm).
Consulter les sites suivants :
– Lettre de l’IFEX gouvernement éthiopien :
http://ifex.org/en/content/view/full/60360/
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2004/Ethiopia23july04na.html
– Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique :
http://www.article19.org/docimages/1410.doc
(Carte: © Human Rights Watch)