Un nombre croissant de membres de l’IFEX attire l’attention sur les violations de la liberté de la presse au Soudan, où la reprise de la répression contre les journaux indépendants produit ce que Human Rights Watch qualifie d’« effet peu rassurant sur l’ensemble du secteur des informations au pays ». Les autorités ont confisqué le […]
Un nombre croissant de membres de l’IFEX attire l’attention sur les violations de la liberté de la presse au Soudan, où la reprise de la répression contre les journaux indépendants produit ce que Human Rights Watch qualifie d’« effet peu rassurant sur l’ensemble du secteur des informations au pays ».
Les autorités ont confisqué le 29 juillet la totalité du tirage de ce jour du quotidien « As Sahafa » et incarcéré le reporter Youssef Al Bashir Musa, rapporte Reporters sans frontières (RSF). La veille, Musa avait couvert un accident d’autocar qui avait coûté la vie à dix élèves dans la province occidentale du Darfour, indique RSF.
La confiscation du journal pourrait aussi être reliée à la parution, le 28 juillet, d’un autre reportage sur les pourparlers de paix entre les rebelles et le gouvernement national de Khartoum. Selon le rédacteur en chef de « As Sahafa », Adil Albaz, les autorités avaient interdit de publier tout reportage sur les négociations de paix..
Le 13 juillet, un tribunal soudanais révoquait la licence de publication du « Khartoum Monitor », ce qui a entraîné la fermeture du plus grand journal en langue anglaise du pays, rapportent Human Rights Watch, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Association mondiale des journaux (AMJ) et RSF.
Le rédacteur en chef du « Khartoum Monitor », Nhial Bol, et l’auteur de l’article, William Ezekiel, ont été reconnus coupables de « crimes contre l’État » et le journal condamné à une amende de 400 000 dinars soudanais (env. 1 500 $ US), souligne Human Rights Watch. Le CPJ indique que, selon Bol, la condamnation fait suite à un article paru en juillet 2001 dans le « Khartoum Monitor », où il était question d’esclavage dans le sud du Soudan.
Par ailleurs, RSF et Human Rights Watch appellent les autorités soudanaises à faire enquête sur des allégations selon lesquelles Bol a été la cible d’une tentative d’assassinat commanditée par le gouvernement lorsqu’une voiture a embouti la sienne à Khartoum le 13 juillet. Bol dit avoir reçu des menaces de mort avant l’accident.
« As Sahafa » et le « Khartoum Monitor » ne sont pas les seuls journaux touchés par la vague de répression, dit Human Rights Watch. Le 4 juillet, les autorités ont confisqué 7 000 exemplaires du journal en langue arabe « Al Ra’i Al A’am », après que celui-ci eut signifié dans un éditorial son appui au processus de paix de Machakos entre le gouvernement et les rebelles du Mouvement populaire de Libération du Soudan (Sudan People’s Liberation Movement).
Des exemplaires d’un autre quotidien en langue arabe, « Alalwan », ont aussi été confisqués après que le journal eut publié une liste d’organisations qui appuient le processus de paix, dit Human Rights Watch. Et en mai, le gouvernement a confisqué le tirage du journal en langue arabe « Al Shari’ Al Syasi » à cause de reportages sur les conflits au Darfour.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE:
1) Écrire au gouvernement soudanais en utilisant le modèle de lettre proposé sur le site de l’AMJ : http://www.wan-press.info/pages/article.php3?id_article=1524
2) Lire davantage sur les conditions d’exercice de la libre expression au Soudan. Pour plus de précisions, consulter les sites suivants :
Reporters sans frontières : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=6684&Valider=OK
Amnistie Internationale : http://web.amnesty.org/library/fra-sdn/news
Human Rights Watch : http://www.hrw.org/africa/sudan.php
Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/attacks02/mideast02/sudan.html
Association mondiale des journaux : http://www.wan-press.info/
– La Carte du Soudan: © Human Rights Watch