La persécution constante du biologiste et dissident vietnamien Ha Sy Phu a été accueillie par un tollé de protestations de la part dâéléments de la communauté internationale, de militants vietnamiens des droits de la personne vivant en exil et de militants dans le pays même. Selon Human Rights Watch (HRW) et les Journalistes canadiens pour […]
La persécution constante du biologiste et dissident vietnamien Ha Sy Phu a été accueillie par un tollé de protestations de la part dâéléments de la communauté internationale, de militants vietnamiens des droits de la personne vivant en exil et de militants dans le pays même. Selon Human Rights Watch (HRW) et les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE), Ha est assigné à résidence depuis le 12 mai et est passible dâune peine pouvant aller de sept ans de réclusion à la peine capitale sâil est reconnu coupable de trahison pour avoir participé à la rédaction dâun appel public à une plus grande démocratie. Ha est biologiste, ancien vice-directeur de lâInstitut des sciences du Vietnam et membre dâun groupe dâintellectuels dissidents. Il est depuis longtemps la cible des attaques du gouvernement. Il est surtout connu à cause de son travail de défense et de promotion de la démocratie et de critique du gouvernement. Ha a été arrêté pour la première fois et emprisonné sans procès en décembre 1995 pour âavoir révélé des secrets dâÃtatâ après avoir été trouvé âen possession dâune lettre du premier ministre de lâépoque, Vo Van Kiet adressée au Politburo, dans laquelle ce dernier demandait des réformes politiques et économiquesâ. Il a été condamné en août 1996 à un an de prison. Depuis sa remise en liberté, en 1997, il vit assigné à résidence; il a subi plusieurs descentes de police chez lui et les autorités lui ont confisqué son ordinateur et dâautres effets personnels.
âJe pense que lâassignation à résidence et les poursuites entamées contre lui devraient rappeler fort opportunément à tous, particuliers, organisations et gouvernements du monde entier, qui souhaitent aider le Vietnam à se développer, quelles sont les pratiques oppressives du gouvernement vietnamien â, a déclaré Doan Viet Hoat dans une déclaration rendue publique récemment et que le CJFE a reçue. Hoat est un journaliste vietnamien en exil depuis 1998, qui a séjourné au total vingt ans en prison à cause de son travail au bulletin de liaison âDien Dan Tu Doâ (âForum de Libertéâ). Hoat se dit âconvaincu quâen lâabsence de liberté, de démocratie et de respect des droits fondamentaux, tous les types dâaide au Vietnam ne font en effet que consolider le régime totalitaire actuel et nuire à la formation dâune société civile où les Vietnamiens de toutes les confessions et de toutes les opinions politiques, de différentes villes du Vietnam ou de lâextérieur du pays, sont prêts à participer au développement du paysâ. Hoat presse les membres de la communauté internationale de se joindre à une campagne internationale de défense des droits fondamentaux au Vietnam, ajoute le CJFE.
Par ailleurs, rapporte le CJFE à partir de sources situées au Vietnam, cinq militants ont émis simultanément le 19 mai, dans un geste courageux de solidarité, un appel à lâAssemblée nationale du Vietnam pour protester contre la persécution de Ha. Les cinq signataires sont Hoang Minh Chinh, ancien secrétaire-général du Parti démocratique vietnamien, le journaliste Pham Que Duong, le géophysicien Nguyen Thanh Giang, lâécrivain Hoang Tien et Tran Dung Tien. Lâappel affirme que les âactions illégalesâ entreprises par les autorités contre Ha âillustrent de manière caractéristique la situation inquiétante des droits civils et des droits fondamentaux [des citoyens], qui subissent de graves violationsâ au Vietnam. Les signataires de lâappel demandent âla démocratisation, véritable et vigoureuseâ, de tous les aspects de la société vietnamienne. Le CJFE se dit extrêmement préoccupé de la sécurité et du bien-être de Ha, des militants qui ont lancé lâappel et de tous les autres citoyens qui luttent pour la démocratie dans le pays.