Les membres de l’IFEX attirent l’attention sur ce qui ressemble à une campagne des autorités des Émirats arabes unis, qui cherchent depuis quelques mois à harceler et à faire taire les défenseurs des droits de la personne. Depuis juin 2006, en effet, des officiels de la sécurité et la magistrature visent plusieurs militants éminents, notamment […]
Les membres de l’IFEX attirent l’attention sur ce qui ressemble à une campagne des autorités des Émirats arabes unis, qui cherchent depuis quelques mois à harceler et à faire taire les défenseurs des droits de la personne.
Depuis juin 2006, en effet, des officiels de la sécurité et la magistrature visent plusieurs militants éminents, notamment Mouhammad al-Mansouri, président de l’Association indépendante des juristes (JA), et Mouhammad al-Roken, un autre éminent juriste et ancien président de JA, rapporte Human Rights Watch.
En juin, la Haute cour fédérale a émis un mandat d’arrestation contre al-Mansouri, parce qu’il aurait « insulté le procureur public ». D’après al-Mansouri, ces accusations sont le résultat des entrevues qu’il a données et de son travail de promotion des droits de la personne.
En juillet, des agents de sécurité ont détenu al-Roken pendant 24 heures. Ils l’ont détenu de nouveau pendant trois jours en août. Selon le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (HRInfo), al-Roken a été détenu parce qu’il avait critiquéle système judiciaire du pays dans une entrevue à Al-Jazirah. Les responsables de la sécurité ont confisqué son passeport et l’empêchent de sortir du pays.
Le groupe HRInfo, l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS) et l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) se sont joints à trente autres groupes de défense des droits de la personne pour condamner le harcèlement de al-Mansouri et de al-Roken.
Dans les EAU, on empêche les militants des droits de la personne de manière systématique de donner leur avis, dit Human Rights Watch. Au cours des cinq dernières années, les autorités ont ainsi empêché douze éminents commentateurs et universitaires des EAU de faire connaître leurs vues dans des émissions diffusées par la télévision d’Abou Dhabi.
De plus, le gouvernement décourage activement la formation d’organisations non gouvernementales. Al-Roken et d’autres avocats et militants attendent toujours de recevoir une réponse du ministère du Bien-être social, plus de deux ans après avoir déposé en juillet 2004 une demande en vue de créer la Société des droits de la personne des Émirats (Emirates Human Rights Society). Une demande distincte déposée en avril 2005 par un groupe dirigé par la militante des droits de la personne Khalifa Bakhit al-Falasi a aussi été ignorée. Aux termes de la loi des EAU, les réponses aux demandes de ce type doivent être données dans les trente jours suivant leur dépôt.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/10/05/uae14328.htm
– Dossier récapitulatif sur les EAU : http://hrw.org/english/docs/2006/01/18/uae12233.htm
– CIHRS : http://www.cihrs.org/top_details_en.aspx
– HRInfo : http://www.hrinfo.net
– EOHR : http://www.eohr.org