La tension a monté à Rangoon pendant le week end à la suite du prolongement, pour la cinquième année d’affilée, de la détention d’Aung San Suu Kyi, la militante renommée de la démocratie, selon ce que rapportent ARTICLE 19, Mizzima News et les dépêches de la presse locale. Plus de 300 protestataires, sous la direction […]
La tension a monté à Rangoon pendant le week end à la suite du prolongement, pour la cinquième année d’affilée, de la détention d’Aung San Suu Kyi, la militante renommée de la démocratie, selon ce que rapportent ARTICLE 19, Mizzima News et les dépêches de la presse locale.
Plus de 300 protestataires, sous la direction des anciens dirigeants étudiants d’un soulèvement pro-démocratie en 1988 qui a été écrasé par le régime, avaient prévu de se rendre prier à la pagode de Shwedagon pour demander la fin de l’assignation à domicile de Suu Kyi. La pagode de Shwedagon est le site religieux le plus célèbre de Birmanie. Mais ils y ont été reçus par des groupes de partisans du gouvernement et des policiers qui ont érigé une barricade sur la route et leur ont ainsi bloqué le chemin, disent le magazine d’Asie du sud-est « The Irrawaddy » et d’autres dépêches. Onze militants pro-démocratie ont été arrêtés, dit « The Irrawaddy », tandis que trente autres ont subi des agressions physiques, rapporte Mizzima News.
L’impasse a pris fin lorsque les manifestants ont déplacé leur rassemblement devant le quartier général du parti de Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Ils ont relâché 1 000 ballons pour marquer l’anniversaire du raz-de-marée électoral de 1990 en faveur de Suu Kyi, que la junte n’a jamais reconnu.
Le lendemain, des militants birmans ont mené une marche de solidarité à New Delhi, en Inde, exigeant que la communauté internationale garantisse la sécurité des gens qui adoptent des mesures non violentes pour restaurer la démocratie dans le pays, rapporte Mizzima News.
Une cinquantaine de militants environ ont été arrêtés jusqu’à maintenant ce mois-ci, à la suite de la campagne pour faire « Libérer Aung San Suu Kyi et tous les prisonniers politiques », qui a commencé le 1er mai, dit « The Irrawaddy ».
Suu Kyi vit en détention depuis plus de onze des dix-sept dernières années. ARTICLE 19 et la presse locale rapportent que le Rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de la personne en Birmanie a qualifié son enfermement de « cruel et inacceptable », et qu’il s’est joint à treize autres Rapporteurs spéciaux pour exiger sa libération. Au début de ce mois, dans une lettre au général Than Shwe, chef de la junte militaire, 58 anciens leaders mondiaux et des lauréats du prix Nobel ont demandé la remise en liberté, immédiate et sans conditions, de Suu Kyi. Récemment, les États-Unis et l’Union Européenne ont renouvelé pour une autre année leurs sanctions contre le régime. La Chine, cependant, dit que la détention de Suu Kyi constitue une « affaire interne » du pays, rapporte « The Irrawaddy ».
D’après ARTICLE 19, la situation de la libre expression en Birmanie s’est détériorée au cours de la dernière année, à cause de la rigueur de la censure et de l’accès limité à l’Internet, de l’imposition de l’embargo sur les nouvelles sur les attentats à la bombe à Rangoon et enfin, à cause des attaques persistantes contre la LND.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/294hyy
– Mizzima News : http://tinyurl.com/ynk4ms
– Mizzima News, à propos de la manifestation de solidarité en Inde : http://www.mizzima.com/
– « The Irrawaddy » : http://www.irrawaddy.org/Mobs/index.asp
– Aung San Suu Kyi News :
http://www.einnews.com/myanmar/newsfeed-aung-san-suu-kyi
(Photo : Mizzima News)
(29 mai 2007)