L’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) rapporte que deux ministres zambiens ont appelé à des lois plus sévères en matière de diffamation et ont invité les journalistes à pratiquer l’autocensure pour éviter des poursuites. Le 16 février, le ministre zambien de l’Éducation, Godfrey Miyanda, a déclaré au Parlement qu’il était devenu nécessaire de modifier la […]
L’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) rapporte que deux ministres zambiens ont appelé à des lois plus sévères en matière de diffamation et ont invité les journalistes à pratiquer l’autocensure pour éviter des poursuites. Le 16 février, le ministre zambien de l’Éducation, Godfrey Miyanda, a déclaré au Parlement qu’il était devenu nécessaire de modifier la loi relative à la diffamation parce que certains éléments de la presse en abusaient. Déclarant que la liberté de la presse ne permettait pas aux journaux « de dénigrer les gens impunément », Miyanda a demandé au ministre des Affaires judiciaires Vincent Malambo de présenter un projet de loi qui alourdirait les peines infligées à ceux qui contreviennent aux lois sur la diffamation.
L’Association des médias indépendants de Zambie (ZIMA) a fait connaître son désaccord et a condamné la déclaration du ministre. « La ZIMA condamne de tels propos parce qu’ils dénotent une volonté d’ajouter à l’arsenal des lois qui entravent déjà la liberté de la presse en Zambie », a déclaré son président, David Simpson, qui a ajouté que le Parlement devait envisager de révoquer les nombreuses lois qui empêchent les journalistes de travailler librement, notamment la Loi sur les secrets officiels et les lois sur la diffamation. Selon M. Simpson, « la crainte de punitions excessives aurait pour effet d’inhiber sérieusement les reportages et les commentaires, et faciliterait la tâche pour les fonctionnaires qui voudraient entamer des poursuites en raison de reportages sur des affaires de corruption ou de comportements anti-sociaux ». M. Simpson a conclu en disant qu’au lieu d’adopter des lois plus sévères, il fallait plutôt créer un Conseil des médias, auquel chacun pourrait s’adresser.
Dans un incident distinct mais lié à celui qui précède, le MISA rapporte que le 11 février « le ministre zambien de l’Information Newstead Zimba a déclaré au Parlement que les médias se devaient de pratiquer l’autocensure pour éviter d’être poursuivis ». Selon le journal « Post », Zimba aurait déclaré que le gouvernement du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) s’était toujours porté à la défense de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, et que l’autocensure était nécessaire « pour éviter de blesser les gens, parce que les poursuites en diffamation pouvaient se révéler très désagréables pour les personnes en cause ». Selon le MISA, « [le ministre] a déclaré que la liberté d’expression, que le MMD avait instaurée, permettait maintenant aux députés de s’exprimer librement dans les débats de la Chambre et que, d’une manière générale, c’était ce que faisaient les gens dans les journaux et dans la presse électronique ».