Une délégation du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a obtenu des engagements de la part d’officiels pakistanais qu’on allait rouvrir les enquêtes du gouvernement sur la mort de sept journalistes tués à cause de leur travail au cours des quatre dernières années, et d’examiner les dossiers officiels de 20 autres affaires d’attaques contre […]
Une délégation du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a obtenu des engagements de la part d’officiels pakistanais qu’on allait rouvrir les enquêtes du gouvernement sur la mort de sept journalistes tués à cause de leur travail au cours des quatre dernières années, et d’examiner les dossiers officiels de 20 autres affaires d’attaques contre des journalistes.
À la suite de rencontres avec le ministre pakistanais de l’Intérieur, le secrétaire de l’Intérieur et le gouverneur de la Province frontière du nord-ouest la semaine dernière, le CPJ a déclaré que les promesses constituaient un bon départ pour assurer que « les journalistes dans le pays peuvent couvrir les questions délicates sans craindre pour leur vie ». Les officiels se sont engagés en outre à instaurer un dialogue constant avec les organisations de journalistes pakistanaises et à les assurer de l’appui du gouvernement pour garantir leur sécurité.
Le CPJ a recensé huit journalistes tués dans le cadre de leurs fonctions depuis 2002, dont le reporter américain Daniel Pearl. Seule l’affaire Pearl a fait l’objet d’une enquête en profondeur.
Les journalistes du Pakistan se heurtent de plus en plus à des menaces et à des attaques depuis quelques mois, fait remarquer le CPJ. Depuis le mois de mai, deux journalistes ? Hayatullah Khan et Munir Ahmed Sangi ? ont été trouvés morts. Deux journalistes de la télévision ? le correspondant de Geo TV Mukesh Rupeta et le caméraman pigiste Sanjay Kumar ? ont été détenus au secret pendant plus de trois mois par le gouvernement avant d’être inculpés aux termes de la Loi sur les secrets officiels, puis relâchés le 22 juin. Les autorités ont dit aux journalistes pakistanais qu’elles ne savaient rien des allées et venues d’un autre journaliste, le correspondant du « Daily Kawish », Mehruddin Mari, en dépit du fait qu’il aurait été détenu par la police le 2 juillet dans la province du Sindh.
Les membres de l’Union fédérale des journalistes du Pakistan et du Syndicat tribal des journalistes ont déclaré à une délégation du CPJ être souvent menacés par les groupes qu’ils couvrent et qu’ils craignent des représailles de la part du gouvernement, entre autres la détention illégale et le harcèlement. Un grand nombre de journalistes ont parlé également de l’absence de soutien de la part des entreprises de nouvelles qui les emploient, disant que les médias se montrent réticents à confronter le gouvernement lorsque leurs reporters sont arrêtés ou détenus.
Le CPJ presse le gouvernement pakistanais de prendre des mesures afin de mieux protéger la liberté de la presse, notamment par la création d’une unité spéciale au sein du ministère de l’Intérieur chargée de faire enquête sur les crimes commis contre les journalistes et de produire des rapports offerts au public. Le CPJ a aussi recommandé que des mécanismes similaires soient établis dans les territoires tribaux du Pakistan.
D’après un dossier de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), les journalistes qui travaillent dans les zones de la Province frontalière du nord-ouest et du Balouchistan touchées par des conflits travaillent souvent dans des conditions extrêmement dangereuses en raison des affrontements entre militants et forces armées.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/asia/pak26july06na.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18260
– Dossier de la FIJ : http://childrights.ifj-asia.org/report/sapfr_200506.pdf
– Fondation de la presse du Pakistan : http://www.pakistanpressfoundation.org/
– Alertes de l’IFEX sur le Pakistan : http://ifex.org/en/content/view/full/158/
– Internews Pakistan : http://www.intermedia.org.pk/