Des centaines de photographes se sont rendus le 16 février à Londres devant le quartier général de New Scotland Yard, la Police métropolitaine britannique, pour protester contre un amendement à la Loi sur le contre-terrorisme (Counter-Terrorism Act) qui pourrait criminaliser quiconque prendrait la photographie d’un officier de police, selon ce que rapportent la Fédération européenne […]
Des centaines de photographes se sont rendus le 16 février à Londres devant le quartier général de New Scotland Yard, la Police métropolitaine britannique, pour protester contre un amendement à la Loi sur le contre-terrorisme (Counter-Terrorism Act) qui pourrait criminaliser quiconque prendrait la photographie d’un officier de police, selon ce que rapportent la Fédération européenne des journalistes (FEJ), la section régionale de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), et les dépêches.
L’article 76 de la Loi sur le contre-terrorisme, entrée en vigueur cette semaine, dispose que toute personne peut être arrêtée si elle prend des photos de la police, des forces armées ou des services de renseignement, « susceptibles d’être utiles à une personne qui commet ou qui s’apprête à commettre un acte terroriste ». Le délit est passible d’une peine maximale de 10 ans de prison.
La FEJ et les photographes sont d’avis toutefois que cette loi pourrait être utilisée à mauvais escient pour faire cesser la prise de toute photo, surtout en cas de violence policière et lors de manifestations, et qu’elle s’inscrit dans un assaut plus vaste, insidieux, contre les libertés civiles au nom de la guerre à la terreur.
« C’est un grave recul de la liberté de la presse, qui aura un effet dévastateur sur le travail des photojournalistes », a déclaré la FEJ. « Nous ne croyons pas qu’il y ait des considérations de niveaux de sécurité qui puissent justifier le genre de bouclier que la nouvelle loi offre aux personnalités publiques? La prochaine étape serait que les reporters ne soient plus autorisés à décrire ce qu’ils voient. »
Selon la FEJ, la Fédération de la Police métropolitaine exprime aussi son appui aux photojournalistes, car elle fait remarquer qu’elle « ne veut pas être une police secrète ». La Fédération a qualifié la loi d’« injuste » et de « complètement évitable » et appelle à l’adoption d’un code convenu mutuellement entre la police et les journalistes.
D’après la BBC, le Home Office (ministère de l’Intérieur) a annoncé dans une déclaration que la prise de photos d’officiers de police ne serait réputée être un délit que dans des « circonstances très exceptionnelles » et que la loi « vise à protéger contre des attentats terroristes les personnes qui sont en première ligne dans nos opérations de lutte contre le terrorisme ».
Consulter les sites suivants :
– FEJ/FIJ : http://tinyurl.com/arqdck
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/7892273.stm
– Counter-Terrorism Act : http://tinyurl.com/amfmfo
(Photo : Des photographes protestent le 16 février à l’extérieur du quartier général de New Scotland Yard de Londres contre un amendement à la Loi sur le contre-terrorisme susceptible d’être utilisé pour empêcher les photographes de prendre des photos de la police. Photo courtoisie de Mike King, http://www.flickr.com/photos/mikekingphoto/)
(18 février 2009)