L’organisme de réglementation des télécommunications du Bangladesh serait en train de rédiger des ébauches de modifications aux lois qui ont pour effet de donner aux autorités davantage de pouvoirs pour surveiller la navigation sur Internet et les courriels, le tout au nom de la sécurité nationale et de la lutte contre le terrorisme, prévient Reporters […]
L’organisme de réglementation des télécommunications du Bangladesh serait en train de rédiger des ébauches de modifications aux lois qui ont pour effet de donner aux autorités davantage de pouvoirs pour surveiller la navigation sur Internet et les courriels, le tout au nom de la sécurité nationale et de la lutte contre le terrorisme, prévient Reporters sans frontières (RSF).
Les services de renseignement et le ministère de la Loi auraient demandé à la Commission de réglementation des télécommunications du Bangladesh (Bangladesh Telecommunications Regulatory Commission, BTRC) de préparer des modifications à la Loi de 2001 sur les télécommunications du Bangladesh. Les défenseurs de la libre expression disent craindre que les modifications ne transforment le pays en « État policier ».
Les modifications resserreraient les contrôles sur les communications par courriel, légaliseraient les atteintes à la vie privée et mineraient la libre expression, prévient RSF. Elles permettraient en outre aux services de renseignement du Bangladesh d’accéder aux bases de données des fournisseurs de services Internet pour y trouver la liste des abonnés et utiliser les informations amassées par la surveillance des courriels comme preuves devant les tribunaux, dit RSF. De telles opérations d’espionnage « pourraient servir d’arme pour faire chanter les gens ».
De plus, les modifications qui sont proposées à l’article 30 de la Loi donnent aux agents du renseignement davantage de pouvoirs pour intercepter les communications des particuliers. « Les services de renseignement veulent que l’article 30 soit libellé de la manière suivante : « afin d’assurer la protection du caractère privé des télécommunications soumises aux lois sur la sécurité nationale » », dit RSF.
Dans son étude de 2003 sur la libre expression sur Internet, RSF constate que les autorités bangladaises ont intensifié la surveillance des courriels des journalistes au cours de la dernière année. Au début de 2002, le quotidien pro-gouvernemental « Inqilab » a publié les courriels privés du journaliste Shahriar Kabir, que les services de sécurité avaient interceptés.
Et en novembre, la police a confisqué des ordinateurs appartenant à plusieurs journalistes, dont celui du correspondant de RSF Saleem Samad. Un grand nombre de journalistes et de défenseurs des droits de la personne disent ne plus utiliser les adresses de courriel fournies par les fournisseurs de services Internet du pays parce que les messages peuvent être surveillés par la police.
Pour de plus amples renseignements, consulter les sites suivants :
– RSF: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=7960
– Rapport du RSF: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=7184