Dans l’État mexicain d’Oaxaca, l’un des plus pauvres du pays, la tension est forte à la suite de la prise de contrôle de 12 stations de radio privées par des manifestants qui protestaient contre les faibles salaires des enseignants et la corruption du gouvernement, selon ce que rapportent l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), la […]
Dans l’État mexicain d’Oaxaca, l’un des plus pauvres du pays, la tension est forte à la suite de la prise de contrôle de 12 stations de radio privées par des manifestants qui protestaient contre les faibles salaires des enseignants et la corruption du gouvernement, selon ce que rapportent l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), la Société interaméricaine de la presse (SIP), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS).
Le 21 août 2006, des manifestants armés de tuyaux et de gourdins se sont emparés des studios de Radio Oro, Magia 680, Tú FM, La Grande 89,7; Estéreo Cristal, La Ley 710, Estéreo Exitos AM/FM, Radio Mexicana, Súper Q 101,1 FM, Dimensión 820 AM, La Grande de Oaxaca et La Tremenda de Oaxaca, selon ce que rapportent la SIP et le CPJ.
Les manifestants ont entrepris de diffuser des messages à partir de plusieurs des stations de radio et demandé la démission du gouverneur de l’État, Ulises Ruíz Ortíz, qu’ils accusent de corruption.
Parmi les manifestants se trouvaient des membres d’un syndicat local d’enseignants qui sont en grève depuis le 22 mai et qui exigent des augmentations de salaire. On compte également des membres d’un groupe anti-Ruíz appelé Assemblée populaire du Peuple de Oaxaca (APPO). Au 28 août, vingt employés des stations de radio étaient retenus par les manifestants.
Les journalistes qui couvrent la prise de contrôle ont essuyé des tirs, rapporte l’IPYS. Le 22 août, la police locale a ouvert le feu sur trois reporters qui prenaient des photos d’officiers tentant de retirer des manifestants de la station occupée de La Ley. Les journalistes – Jorge Luis Plata, de « Reforma », Luis Alberto Cruz, de « Milenio », et le reporter Édgar Galicia de Television Azteca – sont indemnes.
L’IPYS a critiqué le syndicat des enseignants, qui a violé selon elle la liberté de la presse en « utilisant la restriction de ces droits pour faire pression sur le gouvernement ».
L’AMARC, cependant, tout en critiquant les prises de contrôle des stations de radio, fait valoir qu’elles constituent un symptôme de la polarisation politique à Oaxaca qui a conduit les [protestataires] à s’emparer des stations en réponse au refus des médias de leur permettre de faire entendre [leur] voix ». Les manifestants représentent des groupes sociaux marginalisés dont les problèmes ne sont pas couverts convenablement dans les médias.
Selon l’AMARC, les gouvernements fédéral et des États doivent établir une politique ou une loi « garantissant que tous les secteurs de la société peuvent exercer leur droit à la liberté d’expression ».
Consulter les sites suivants :
– AMARC : http://ww.ifex.org/en/content/view/full/76590/
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/americas/mexico21aug06na.html
– SIP : http://www.sipiapa.org/pressreleases/chronologicaldetail.cfm?PressReleaseID=1733
– IPYS : http://www.ipys.org
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18635
– Qui est responsable à Oaxaca ? : http://tinyurl.com/pzyr4
– IndyMedia : http://www.indybay.org/newsitems/2006/08/29/18304401.php
– Les stations de radio communautaires ont le dos au mur : http://www.corpwatch.org/article.php?id=10194