Au Burundi, où la radio constitue la première source dâinformations du pays, le président Pierre Buyoya a ordonné à toutes les stations privées de cesser de diffuser des déclarations ou des entrevues de deux groupes rebelles toujours en guerre avec le gouvernement, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et […]
Au Burundi, où la radio constitue la première source dâinformations du pays, le président Pierre Buyoya a ordonné à toutes les stations privées de cesser de diffuser des déclarations ou des entrevues de deux groupes rebelles toujours en guerre avec le gouvernement, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Lors dâune réunion le 4 mars avec les rédacteurs de Radio publique africaine (RPA), Radio Bonesha et Radio Isanganiro, Buyoya les a avertis de ne pas diffuser dâentrevues avec des éléments de la Force Nationale de Libération (FNL) et des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), ni de paraphraser leurs déclarations, alors que ces groupes sont toujours en guerre avec le gouvernement.
Selon un service dâinformations burundaises sur Internet, Buyoya a déclaré quâil était « inacceptable pour des rebelles qui continuent à tuer dâavoir accès aux ondes », fait remarquer le CPJ.
La FNL est le seul groupe rebelle dâethnie Hutu a nâavoir pas encore signé dâaccord de cessez-le-feu avec le gouvernement de transition de Buyoya. Les FDD ont ratifié un accord de paix en décembre 2002, mais les combats entre le groupe et les forces armées ont repris depuis, dit le CPJ. Buyoya nâa pas précisé sâil y aurait des sanctions si les stations radio passaient outre à son ordre.
RSF presse le président de lever lâinterdit, parce quâil soutient quâil est inacceptable que les citoyens burundais se voient nier lâaccès à certains reportages.
Ce nâest pas la première fois que les autorités du Burundi interdisent aux médias de radiodiffuser des déclarations faites par des groupes rebelles. En mai 2002, le ministre de la Défense de lâépoque, Cyrille Ndayirukiye, avait déclaré que « la retransmission à la radio dâentrevues avec des rebelles les aide dans leur effort de guerre », indique RSF.
Amnistie Internationale soutient pour sa part que la déclaration est survenue après quâune station de radio eut retransmis une entrevue avec le chef dâun groupe politique armé qui avait survécu à une tentative dâassassinat que lâon croit avoir été commandée par de hauts responsables du gouvernement et par des membres dâun parti politique appelé « Front pour la Démocratie au Burundi » (FRODEBU).
Consulter les sites suivants :
– Rapport de 2002 de Reporters sans frontières sur le Burundi : www.rsf.org« >http://www.rsf.org/article.php3?id_article=1275 »>www.rsf.org
– Comité pour la protection des journalistes : www.cpj.org« >http://www.cpj.org/news/2003/Burundi07march03na.html »>www.cpj.org
– Human Rights Watch : www.hrw.org« >http://www.hrw.org/africa/burundi.php »>www.hrw.org
– Amnistie Internationale :
http://web.amnesty.org« >http://web.amnesty.org/ai.nsf/Index/AFR160042003?OpenDocument%26amp;of=THEMESFREEDOM+OF+EXPRESSION »>http://web.amnesty.org
– Couverture des nouvelles au Burundi par lâIRIN :
www.irinnews.org