Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Reporters sans frontières (RSF) et l’Institut international de la presse (IIP) appellent les autorités sierra léonaises à faire enquête sur la mort de Harry Yansaneh, journaliste, décédé d’insuffisance rénale la semaine dernière, deux mois après avoir été agressé brutalement par des tueurs à gages à […]
Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Reporters sans frontières (RSF) et l’Institut international de la presse (IIP) appellent les autorités sierra léonaises à faire enquête sur la mort de Harry Yansaneh, journaliste, décédé d’insuffisance rénale la semaine dernière, deux mois après avoir été agressé brutalement par des tueurs à gages à Freetown.
Rédacteur en chef du journal privé « For Di People », Yansaneh est mort le 27 juillet 2005. Dans une lettre écrite à l’Association des journalistes de la Sierra Leone peu avant sa mort, Yansaneh accusait la Dre Fatmata Hassan Komeh, membre du Parti populaire de Sierra Leone, au pouvoir, d’avoir ordonné aux cinq hommes de l’agresser physiquement le 10 mai.
Le visage et le corps de Yansaneh ont été déformés par les coups reçus, précise RSF. Une plainte a été déposée à la police, mais aucune mesure n’a été prise. Quelques-uns des assaillants auraient quitté le pays.
RSF a demandé qu’on procède à une autopsie afin de déterminer si Yansaneh est mort des blessures qu’il a subies dans cette agression.
Selon le PEN International, les motifs de l’agression semblent être liés à la volonté apparente de Hassan Komeh d’évincer le journal « For Di People » des bureaux qu’elle lui loue, et son irritation devant les critiques du journal contre le gouvernement.
Le même jour que Yansaneh était agressé, Hassan Komeh forçait cinq autres journaux indépendants – « The Independent Observer », « The African Champion », « The Progress », « The Pool » et « The Pioneer » – à quitter les bureaux qu’ils louaient depuis plus de dix ans.
« For Di People » est bien connu pour ses critiques acerbes du gouvernement. En octobre 2004, l’ancien rédacteur en chef Paul Kamara avait été condamné à quatre ans de prison après avoir été reconnu coupable d’accusations de diffamation séditieuse, après que le Président Ahmad Tejan Kabbah eut porté plainte contre le journal. Kamara avait écrit en octobre 2003 des articles qui relataient par le menu le contenu d’une commission d’enquête datant de 1967 et qui établissait un lien entre Kabbah et certaines allégations de fraude.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14564
– Une loi draconienne utilisée pour museler les critiques : http://ifex.org/fr/content/view/full/67139/
– WiPC :
http://www.internationalpen.org.uk/dev/viewArticles.asp?findID_=357
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2005/SierraLeone02.08.05.htm