LâAlliance de la presse de lâAsie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA) et Reporters sans frontières (RSF) se disent extrêmement inquiets depuis quâon a annoncé que la police de Malaysia avait investi cette semaine les bureaux de «Malaysiakini», principal journal en ligne indépendant du pays et critique fréquent du gouvernement. Quatre des cinq […]
LâAlliance de la presse de lâAsie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA) et Reporters sans frontières (RSF) se disent extrêmement inquiets depuis quâon a annoncé que la police de Malaysia avait investi cette semaine les bureaux de «Malaysiakini», principal journal en ligne indépendant du pays et critique fréquent du gouvernement. Quatre des cinq organisations membres de la SEAPA sont aussi membres de lâIFEX.
Le 19 janvier, la police a envahi le bureau de « Malaysiakini » et confisqué la totalité des 19 ordinateurs, rapporte la SEAPA. La descente faisait suite à une plainte au sujet dâune lettre anonyme que « Malaysiakini » a publiée le 9 janvier, qui critiquait la décision du gouvernement dâaccorder des droits spéciaux au groupe dâethnie malaise.
La lettre comparait la United Malay National Organisation (Organisation nationale malaise unie, UNMO) au Ku Klux Klan, le groupe qui revendique la suprématie blanche aux Ãtats-Unis, disent la SEAPA et RSF. Lâaile jeunesse de lâUNMO a porté plainte à la police, et accuse « Malaysiakini » de sédition et « peut-être dâavoir semé la haine du gouvernement ».
En vigueur depuis 1948, la Loi sur la sédition interdit de remettre en question le statut du groupe dâethnie malaise et définit très vaguement les actes séditieux comme des actes qui « incitent à la haine ou au mépris ou qui incitent à la désaffection à lâégard de tout dirigeant, du gouvernement ou de lâadministration de la justice », fait remarquer la Fédération internationale des droits de lâhomme (FIDH).
Le rédacteur en chef de « Malaysiakini », Steven Gan, a été interrogé aujourdâhui pendant trois heures et dit que le gouvernement entreprendra des poursuites contre lui. Selon RSF, Gan a été sommé de comparaître en cour le 22 mai. Bien que Gan dise que les activités de la publication ont considérablement ralenti depuis le raid de la police, les dons dâéquipement informatique commencent à affluer.
Depuis son lancement en novembre 1999, « Malaysiakini » sâest attiré des éloges internationaux pour ses reportages dans un pays où les médias sont contrôlés par des associés du gouvernement et soumis à des lois strictes, dit RSF.
Consulter les sites suivants :
– Malaysiakini : www.malaysiakini.com« >http://www.malaysiakini.com »>www.malaysiakini.com
– SEAPA : www.seapabkk.org/« >http://www.seapabkk.org/ »>www.seapabkk.org/
– RSF : www.rsf.org« >http://www.rsf.org/article.php3?id_article=4754 »>www.rsf.org
– Rapport de Human Rights Watch sur la Loi malaysienne sur la sécurité intérieure : http://hrw.org