Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Human Rights Watch (HRW) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que deux autres écrivains ont été trouvés morts à Téhéran, ce qui porte à trois en deux semaines le nombre des écrivains assassinés. Le 11 décembre, Mohammad Jafar Pouyandeh, essayiste et traducteur de littérature française, […]
Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Human Rights Watch (HRW) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que deux autres écrivains ont été trouvés morts à Téhéran, ce qui porte à trois en deux semaines le nombre des écrivains assassinés. Le 11 décembre, Mohammad Jafar Pouyandeh, essayiste et traducteur de littérature française, a été retrouvé mort après être disparu pendant deux jours, indique le WiPC. Pouyandeh avait disparu le 9 décembre après avoir quitté son bureau alors qu’il se rendait à une assemblée. D’après certains rapports, on a retrouvé son corps sous un pont ferroviaire dans une banlieue de Téhéran. Il aurait été étranglé. Ce n’est que le 13 décembre que sa famille a été informée de son décès. Quant au poète Mohamad Mokhtari, il avait été retrouvé à la morgue après avoir été porté disparu pendant six jours. Les marques constatées sur son corps semblaient indiquer qu’il aurait lui aussi été étranglé. Selon RSF, « écrivain influent dans les milieux d’opposition, [Mokhtari] collaborait régulièrement avec de nombreux journaux libéraux et était connu pour ses prises de position critiques vis-à-vis du régime. Il a[vait] été plusieurs fois arrêté par les forces de l’ordre. »
Pouyandeh et Mokhtari faisaient partie du groupe des six écrivains interrogés en octobre en rapport avec une initiative récente en vue de constituer une association d’écrivains appelée « Kanoun ». Ils faisaient aussi partie des 134 intellectuels qui avaient signé en 1994 un manifeste exigeant la liberté d’expression en Iran. Les écrivains « faisaient activement la promotion de la liberté d’expression en Iran. Leur décès suscite un climat d’appréhenion au sein de la communauté des écrivains », de dire le WiPC.
Le Communiqué de l’IFEX a déjà signalé que Majid Charif, traducteur et journaliste, qui collaborait à la revue « Iran-e-Farda » (« Iran de Demain »), aujourd’hui interdite, était disparu le 20 novembre et avait été identifié le 24 à la morgue de Téhéran. Le rapport du médecin légiste a indiqué l’insuffisance cardiaque comme cause du décès. Pirouz Davani, rédacteur en chef de « Pirouz », est disparu en août et n’a plus été revu, bien que le 28 novembre dernier, le journal « Kar-e-Karagar » ait fait état de rumeurs à propos de son « exécution ». RSF et HRW rapportent que des inconnus ont assassiné le 22 novembre les personnalités de l’opposition Darioush Forouhar et son épouse, Parvaneh Forouhar, à leur domicile de Téhéran. Selon HRW, ces deux assassinats « s’inscrivent dans un patron de plus en plus sinistre de harcèlement et de persécution des voix qui s’élèvent en Iran pour critiquer le gouvernement ». [Voir les « Communiqués » de l’IFEX 7-47 et 7-46.] »>http://communique.ifex.org/index_francais.cfm?volume=7&issue_no=47&lng=francais »>7-47 et 7-46.]