Deux journalistes ont été assassinés la semaine dernière au Mexique, ce qui a poussé la Société interaméricaine de la presse (SIP), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) à exiger une enquête approfondie sur ces décès. Le 10 mars 2006, Ramiro Téllez Contreras, reporter à la station de radio […]
Deux journalistes ont été assassinés la semaine dernière au Mexique, ce qui a poussé la Société interaméricaine de la presse (SIP), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) à exiger une enquête approfondie sur ces décès.
Le 10 mars 2006, Ramiro Téllez Contreras, reporter à la station de radio locale et standardiste dans un poste de police, a été assassiné dans la ville septentrionale de Nuevo Laredo, dans l’état de Tamaulipas. Il a été abattu par des hommes armés au moment où il quittait son domicile pour se rendre au travail. Téllez travaillait pour la station de radio Exa 95,7 FM. Il avait reçu des menaces récemment, selon RSF.
Téllez travaillait aussi au Centre de contrôle, de commandement, de traitement et de communications, placé sous la direction du Conseil d’État pour la sécurité publique. Le Bureau du Procureur général a ouvert une enquête sur son assassinat.
Nuevo Laredo est devenu l’un des endroits les plus dangereux du pays pour les journalistes, alors que six d’entre eux y ont été tués depuis 2000, dit RSF. De puissants cartels de trafiquants de drogue intimident la presse, le système judiciaire et les agences chargées d’appliquer la loi, tandis que la corruption constitue un problème grave.
Un dossier du CPJ rendu public le mois dernier révèle que les attaques et les mesures d’intimidation ont anéanti les médias locaux et ont essentiellement mis fin à la couverture en profondeur de la criminalité, de la corruption et du trafic de drogue.
Dans l’état central de Michoacán, Jaime Arturo Olvera Bravo, photographe pigiste et ancien reporter au quotidien « La Voz de Michoacán », a été abattu le 9 mars à un arrêt d’autobus de La Piedad. Il était accompagné de son fils de cinq ans, qui n’a pas été touché.
Olvera avait démissionné de « La Voz de Michoacán » en avril 2002 afin de travailler comme vendeur pour une entreprise de transformation de la viande, mais avait continué à travailler comme pigiste pour les médias locaux en fournissant des photographies et des informations sur des crimes, font remarquer RSF et le CPJ.
Le procureur spécial sur les crimes commis contre les journalistes, David Vega, qui vient tout juste d’être désigné, a dépêché un représentant au Michoacán pour mener des enquêtes préliminaires sur le meurtre d’Olvera. S’il y a des preuves indiquant un lien entre le meurtre d’Olveras et son travail de journaliste, Vega poursuivra l’enquête.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=16727
– Rapport du RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14151
– SIP : http://www.sipiapa.org/pulications/informe_mexico2005o.cfm
– Les Journalistes mexicains s’unissent contre les agressions à Nuevo Laredo :
http://www.impunidad.com/pressreleases/news_english_27ENERO2006.htm
– Crainte à la frontière : http://www.cpj.org/Briefings/2006/nuevo_laredo/nuevo_laredo.html
– Dossier récapitulatif de Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/01/18/mexico12211.htm
– Freedom House Report : http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=16&year=2005&country=6790