Human Rights Watch appelle le gouvernement libyen a laisser tomber les accusations portées contre 12 hommes qui risquent la peine de mort pour avoir planifié une manifestation pacifique à Tripoli. On est sans nouvelles de deux autres hommes depuis leur arrestation, il y a près de six mois, en rapport avec cette affaire. « En […]
Human Rights Watch appelle le gouvernement libyen a laisser tomber les accusations portées contre 12 hommes qui risquent la peine de mort pour avoir planifié une manifestation pacifique à Tripoli. On est sans nouvelles de deux autres hommes depuis leur arrestation, il y a près de six mois, en rapport avec cette affaire.
« En dépit de toutes ses promesses de mieux se comporter et d’améliorer ses liens avec le monde, la Libye emprisonne toujours ceux qui expriment des opinions politiques différentes, et en fait disparaître d’autres », dit Human Rights Watch.
Les hommes préparaient une manifestation pacifique le 17 février 2007 pour commémorer le premier anniversaire d’un violent affrontement entre des protestataires et la police à Benghazi, la deuxième ville du pays. L’an dernier, des manifestants ont fait irruption au consulat italien de Benghazi, en réponse aux déclarations d’un ministre du gouvernement italien qui défendait la publication de caricatures controversées du prophète Mahomet. La police a eu recours à la force pour disperser la foule, tuant au moins onze personnes.
Les deux « disparus » sont ‘Abd al-Rahman al-Qotaioui, étudiant de quatrième année en médecine, et Jum’a Boufayed, frère du Dr Idris Boufayed, principal organisateur de la manifestation et critique acerbe du dirigeant libyen Mu’ammar al-Qadhafi. Aucun de ces deux hommes n’a été revu depuis leur arrestation à la mi-février. Quant aux autorités libyennes, elles n’ont donné aucun renseignement sur leurs allées et venues.
Les douze hommes subissent un procès pour avoir planifié le renversement du gouvernement, avoir possédé des armes et rencontré le représentant officiel d’un gouvernement étranger. Lors d’une audition en août ils ont nié les deux premiers chefs d’accusation, mais ils ont admis que certains d’entre eux avaient rencontré une personne de l’ambassade des États-Unis avant la date prévue de la manifestation.
Selon Human Rights Watch, les chefs d’accusation contre les hommes pourraient leur valoir la peine de mort. Pourtant, aucune de ces quatorze personnes ne prône la violence.
Idris Boufayed a vécu pendant 16 ans en exil en Suisse, mais il est retourné en Libye en visite en 2006. Il a été incarcéré en novembre pour avoir écrit des lettres critiques qui ont été publiées sur un site web libyen d’opposition.
Un autre prévenu, Jamal Ahmad al-Haji, est un écrivain reconnu et une voix critique du gouvernement. Dans un article paru quelques jours avant son arrestation, il avait lancé un appel à « la liberté, la démocratie, un État constitutionnel et au respect de la règle de droit ». Al-Haji détient la citoyenneté danoise, que le gouvernement libyen refuse de reconnaître. Les autorités ont aussi décliné les demandes du gouvernement danois, qui veut le rencontrer.
L’appel fait suite à la remise en liberté, le mois dernier, par la Libye, de six infirmières bulgares emprisonnées pendant huit ans parce qu’elles auraient infecté au VIH des enfants libyens. Les infirmières ont déclaré avoir été torturées pour les forcer à admettre le crime qu’on lui reproche. Selon l’Associated Press (AP), leur remise en liberté le mois dernier a renforcé les liens de la Libye avec l’Europe – objectif clé de al-Qadhafi, qui cherche à améliorer ses relations avec l’Ouest.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch : http://tinyurl.com/2t9oj3
– Rapport annuel 2007 de RSF, à propos de la Libye : http://tinyurl.com/39epdm
– AP : http://tinyurl.com/26fong
– Article d’al-Haji (en arabe) : http://tinyurl.com/2lk8zh
(21 août 2007)