Bien que la censure officielle ait été abolie en Azerbaïdjan en 1998, les médias sont toujours soumis aux menaces et à la violence, rapporte le Syndicat des journalistes d’Azerbaïdjan (TUJA) dans son « Rapport de 1998 sur la situation des médias en Azerbaïdjan ». Ce rapport salue l’abolition de la taxe sur la valeur ajoutée sur les […]
Bien que la censure officielle ait été abolie en Azerbaïdjan en 1998, les médias sont toujours soumis aux menaces et à la violence, rapporte le Syndicat des journalistes d’Azerbaïdjan (TUJA) dans son « Rapport de 1998 sur la situation des médias en Azerbaïdjan ». Ce rapport salue l’abolition de la taxe sur la valeur ajoutée sur les médias, mais dit que les salaires et les conditions de travail des journalistes se détériorent. Même si le rapport indique que « les relations entre la police et les journalistes ont été meilleures que les années précédentes », l’année 1998 a quand même été marquée par de violentes confrontations entre policiers et manifestants, au cours desquelles des journalistes ont été blessés. De plus, bien que la censure ait été abolie officiellement en août dernier, certains journaux la subissent toujours, tandis que l’accès à l’information est limité. Les autorités ont également empêché certains journaux de paraître, et la police a confisqué des revues comme le mensuel « Monitor ». Un certain nombre de journalistes ont été arrêtés ou cités devant les tribunaux. Des journalistes et des médias, dont « Azaliq » et « Yeni Musavat », qui ont été reconnus coupables d’avoir « attenté à l’honneur » de hauts dignitaires comme le Président, ont été condamnés à de lourdes amendes.
D’après la surveillance assurée par l’Institut européen de la communication (IEC), les élections présidentielles d’octobre dernier en Azerbaïdjan, qui ont reporté au pouvoir le Président Haidar Aliyev, ont été marquées par des violences pendant la campagne, notamment de nombreuses agressions contre des journalistes. Dans son rapport définitif, « Monitoring the media coverage of the October 1998 presidential elections in Azerbaijan » [Surveillance de la couverture médiatique de l’élection présidentielle d’octobre 1998 en Azerbaïdjan], publié en janvier, l’IEC soutient que la police et les troupes du ministère de l’Intérieur ont répondu par la force en septembre aux protestations des partisans de l’opposition, qui réclamaient le report de l’élection à une date où l’on pourrait assurer des conditions égales à tous les candidats de l’opposition. Selon l’IEC, « des dizaines de personnes ont été blessées pendant les affrontements, dont 35 journalistes, et des dizaines d’autres ont été arrêtées ».
La télévision d’État d’Azerbaïdjan (AzTV-1) est « le principal moyen de communications du pays », déclare l’IEC, celle-ci étant « la seule source de nouvelles pour près de la moitié de la population du pays ». Au moment de l’élection, AzTV-1 « a accordé une couverture disproportionnée à Heidar Aliyev, lui offrant des nouvelles, une couverture documentaire et des émissions spéciales ». De plus, dit l’IEC, « aucune des deux autres stations indépendantes n’a été dédommagée de la partisannerie ouverte de AzTV-1″, bien que l’IEC admette que [cette partisannerie] ait pu être moins le résultat d’une politique délibérée que d’un manque de préparation ». Pour obtenir un exemplaire du rapport intégral, communiquer avec Ljudmila von Berg, Kaistrasse 13, D-40332 Düsseldorf, Allemagne; téléphone : +49 211 90104 74; télécopieur : +49 211 90104 56; adresse électronique : madp@eim.de; site web : http://www.eim.org.