Le « Rapport du Vérificateur indépendant sur la situation de la liberté de parole en Australie » (Report of the Independent Audit into the State of Free Speech in Australia) est d’une lecture troublante. Ce gros rapport suit l’évolution d’une culture grandissante du secret et de la législation qui limite la liberté d’expression dans le […]
Le « Rapport du Vérificateur indépendant sur la situation de la liberté de parole en Australie » (Report of the Independent Audit into the State of Free Speech in Australia) est d’une lecture troublante. Ce gros rapport suit l’évolution d’une culture grandissante du secret et de la législation qui limite la liberté d’expression dans le pays, indiquent l’Alliance des arts et du divertissement dans les médias d’Australie (Media, Entertainment and Arts Alliance, MEAA) et ARTICLE 19.
Le rapport, initiative de la Coalition pour le droit de savoir, une alliance de journalistes et des plus grandes organisations de médias du pays, dont la MEAA, constate que les médias australiens sont de plus en plus handicapés par un cadre juridique et réglementaire qui entrave la libre circulation de l’information. La coalition renvoie à quelque 500 lois qui limitent la liberté de publier des renseignements « secrets », un système d’accès à l’information qui fonctionne mal et des lois antiterroristes dures et d’une grande portée.
La « Vérification indépendante » met également en lumière la prolifération des ordres de répression émis par les tribunaux, la protection insuffisante des dénonciateurs et l’existence d’une armée de plus en plus importante de « doreurs d’image », tant dans le secteur public que dans le privé, qui gèrent de plus en plus les nouvelles.
Le résultat, c’est que Reporters sans frontières (RSF) classe l’Australie au 28e rang des 169 pays qui composent l’Index international de la liberté de la presse de cette année – une dégringolade par rapport au 12e rang où elle se classait il y a cinq ans. Selon ARTICLE 19, cette glissade est en grande partie attribuable aux récentes mesures antiterroristes, en particulier à la pratique illégale de l’écoute téléphonique et aux pressions exercées auprès des journalistes pour qu’ils divulguent leurs sources.
D’après la MEAA, le rapport constitue le « dossier le plus approfondi et le plus exhaustif des difficultés rencontrées par les journalistes dans leurs efforts quotidiens pour obtenir des informations ». Elle exige que le gagnant de l’élection fédérale du 24 novembre prochain s’attaque sérieusement aux questions soulevées dans le dossier.
Lire le « Report of the Independent Audit » ici :
http://tinyurl.com/26stl3
Consulter également les sites suivants :
– MEAA : http://ifex.org/en/content/view/full/87478/
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/2x5e4x
– RSF, Index mondial de la liberté de la presse : http://tinyurl.com/2obgp3
(13 novembre 2007)