Au Yémen, les élections présidentielles du 20 septembre 2006 ont été entachées par les violations de la liberté des médias, affirment certains rapports récents du Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (HRinfo) et l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR). Quoi qu’il en soit, certains observateurs soulignent que l’élection, […]
Au Yémen, les élections présidentielles du 20 septembre 2006 ont été entachées par les violations de la liberté des médias, affirment certains rapports récents du Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (HRinfo) et l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR). Quoi qu’il en soit, certains observateurs soulignent que l’élection, où le président Ali Abdoullah Saleh était pour la première fois contesté sérieusement, a également montré des signes de progrès vers une plus grande liberté des médias et plus de démocratie.
Le « gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour entraver l’expérience démocratique naissante au Yémen », conclut HRinfo, qui souligne le blocage de cinq sites web pendant la campagne électorale, tandis que les journalistes indépendants et d’opposition étaient aussi soumis à diverses formes de harcèlement. Mohamed Sadiq Al-Adeny, journaliste et défenseur des droits de la personne, a été condamné par exemple à trois ans de prison et à une forte amende après avoir publié en août un article critiquant la forme de démocratie pratiquée par le président, ainsi que la corruption qui l’accompagne. Entre autres violations commises, les forces de sécurité d’Aden ont confisqué, trois jours avant la tenue du scrutin, presque 1 000 exemplaires du journal d’opposition « Al-Tagheir ».
Par ailleurs, l’EOHR se dit préoccupée par la couverture médiatique des élections. Elle cite un rapport du Centre de formation et d’information sur les droits de la personne (Human Rights Information and Training Center) et de l’International Media Support, qui conclut en disant que la couverture télévisuelle de la campagne avait été tendancieuse et partisane en faveur du candidat sortant, et dit craindre la même situation pour les journaux appartenant à l’État.
En dépit des violations de la liberté des médias, l’EOHR rapporte un « progrès général vers un processus électoral plus démocratique ». Pour la première fois, les médias publics ont couvert les rassemblements de tous les candidats présidentiels. « Avoir un leader d’opposition qui critique le gouvernement et le président lui-même, à la radio et à la télévision publiques, c’est un pas en avant très marqué et très progressiste », dit Mohammed Assadi, journaliste au « Yemen Mirror ».
Consulter les sites suivants :
– EOHR : http://eohr.org/press/2006/pr1106-2.shtml
– HRinfo: http://www.hrinfo.net/en/reports/2006/pr0927.shtml
– « Yemen Mirror » : http://www.yemenmirror.com/