Un représentant des médias, Crispin Kandolo, et dix autres personnes ont été assassinés le 5 septembre dans une embuscade à Bukavu, dans lâest de la République démocratique du Congo (RDC). Reporters sans frontières (RSF) rapporte que Kandolo couvrait les activités dâune équipe de techniciens, dâofficiels et de militaires qui travaillaient depuis le 24 juillet dans […]
Un représentant des médias, Crispin Kandolo, et dix autres personnes ont été assassinés le 5 septembre dans une embuscade à Bukavu, dans lâest de la République démocratique du Congo (RDC). Reporters sans frontières (RSF) rapporte que Kandolo couvrait les activités dâune équipe de techniciens, dâofficiels et de militaires qui travaillaient depuis le 24 juillet dans le parc de Kahuzi Biega pour mettre fin aux conflits entre les autorités du parc et la population avoisinante. Lâéquipe était sur place à la demande de lâOrganisation des Nations Unies pour lâéducation, la science et la culture (UNESCO) et procédait à la délimitation du parc. Tôt le matin du 5 septembre, des miliciens âInterahamweâ ont encerclé les membres de lâéquipe quâils ont abattu et dont ils ont brûlé les corps. Les journalistes qui travaillent en territoire contrôlé par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) courent de grands dangers, fait remarquer RSF; ils doivent en effet faire face aux attaques des différentes milices ainsi quâaux représailles des autorités de la rébellion.
Dans une lettre adressée au nouveau ministre de la Communication de la République démocratique du Congo, Dominique Sakombi Inongo, le groupe Journaliste en Danger (JED) sâinquiète de la situation de la liberté de la presse en RDC et souligne sa volonté de collaborer à la défense et à la promotion de la liberté de la presse dans le pays. âà ce jour, la République démocratique du Congo (RDC) présente la pire fiche en matière de liberté de la presse en Afriqueâ, déclare JED. Depuis lâaccession au pouvoir du président Laurent-Désiré Kabila, JED a recensé plus de 110 cas de journalistes privés de leur liberté pendant des périodes plus ou moins longues. Lâorganisme note également que son travail ne consiste pas uniquement à défendre la liberté dâexpression en RDC, mais aussi à renforcer le sens de lâéthique et le professionnalisme journalistiques par lâorganisation de séminaires, dâateliers et de colloques à lâintention des journalistes. Soulignant les cas de journalistes actuellement incarcérés, JED sâinquiète du sort de Freddy Loseke Lisumbu la Yayenga, directeur du journal âLa Libre Afriqueâ, qui en est à son neuvième mois dâemprisonnement. Loseke a été arrêté le 31 décembre 1999, jugé en mai 2000 et condamné par le tribunal militaire à trois ans de prison pour âoutrage à lâarméeâ. Loseke a été arrêté après la publication de deux articles qui impliquaient un officier supérieur des Forces armées congolaises dans un complot contre le président de la République. Loseke souffre dâinsuffisance rénale et de paralysie à une jambe et affirme avoir été torturé pendant la période de détention qui a précédé sa condamnation.
JED rapporte par ailleurs que le ministère public auprès de la Cour dâordre militaire (COM) a requis le 7 septembre 2000 une peine de dix ans de prison contre trois journalistes pour âtrahisonâ. Les journalistes Ãmile-Aimé Kakese Vinalu, directeur du journal âLe Carrouselâ, Jean-Pierre Mukuna Ekanga, directeur de âLa Tribune de la Nationâ et Richard Nsamba Olangi, directeur du âMessager Africainâ, sont accusés de trahison pour avoir publié âdes articles jugés hostiles au pouvoir en place à Kinshasaâ. Kakese et Mukuna sont tous deux incarcérés à lâheure actuelle. JED fait remarquer que âplusieurs voix se sont élevées pour demander la suppression pure et simple de cette juridiction qui viole les engagements internationaux pris par notre paysâ.
Tout récemment, JED et RSF ont rapporté que Franck Baku Fuita et Franck Ngyke, respectivement rédacteur en chef et chroniqueur politique au journal âLa Référence Plusâ, ont été arrêtés et emprisonnés. Baku a été arrêté le 1er septembre et accusé dââavoir traité le système judiciaire congolais dââiniqueââ dans un article paru le 31 août. Pour sa part, Ngyke, arrêté le 3 septembre, a été remis en liberté le 8, indique JED, qui signale quâaucune raison officielle nâa été fournie pour justifier sa détention. Lâorganisme a reçu toutefois des informations selon lesquelles il avait été mêlé à une publicité dâune organisation appelée âCongo Telemaâ (âDebout Congoâ), qui âappelait à lâarrêt de la guerre qui sévit en RDC et à lâapplication de lâaccord de Lusakaâ.