Pour la liberté de la presse, l?absence de système judiciaire indépendant dans de nombreux pays d?Amérique latine et des Caraïbes constitue une menace sérieuse, déclare la Société interaméricaine de la presse (SIP). Cela n?est que l?un des messages qui émergent de la réunion semestrielle de l?organisation , qui s?est tenue du 16 au 20 mars […]
Pour la liberté de la presse, l?absence de système judiciaire indépendant dans de nombreux pays d?Amérique latine et des Caraïbes constitue une menace sérieuse, déclare la Société interaméricaine de la presse (SIP).
Cela n?est que l?un des messages qui émergent de la réunion semestrielle de l?organisation , qui s?est tenue du 16 au 20 mars à Fortaleza, au Brésil. La SIP a adopté vingt-trois résolutions qui pressent les gouvernements d?accorder plus d?attention aux crimes commis contre les journalistes, d?abroger les lois sur les injures et autres restrictions à la pratique du journalisme, et de ne pas utiliser le trésor public pour avantager ou punir des médias.
Le harcèlement judiciaire des journaux et des journalistes va croissant, dit la SIP. Il atteint « des proportions alarmantes » au Costa Rica, en Jamaïque, en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Chili, et provoque l?autocensure chez les journalistes.
Les exigences d?acquisition d?un permis pour les journalistes, semblables à celles du régime Franco en Espagne, constituent un autre sujet d?inquiétude : on a adopté récemment au Nicaragua, une loi qui exige l?inscription obligatoire des journalistes; au Honduras et au Venezuela, un permis est exigé pour la pratique du journalisme; en Équateur et dans la province argentine de Mendoza, des projets de loi prévoient que les journalistes devront adhérer à un « collegio » (« collège » ou « guilde ») ou détenir un diplôme universitaire.
La SIP constate également que six journalistes ont été tués dans les Amériques au cours des six derniers mois, trois en Colombie et un en Haïti, au Paraguay et au Mexique.
La SIP attire l?attention sur certains changements positifs dans trois pays. Au Guatemala, le gouvernement a accepté de rouvrir les enquêtes sur la disparition, dans les années 80, de la journaliste Irma Flaquer. Au Pérou, les reportages d?enquête sur les violations commises par le gouvernement de l?ex-président Alberto Fujimori « ont produit une secousse salutaire dans la société péruvienne [et ont] provoqué une ouverture démocratique renouvelée ».
Les nouveau gouvernement mexicain a lui aussi décidé de déposer un projet de loi pour permettre l?accès à l?information publique, et se prépare à faire de l?assassinat des journalistes un crime fédéral. [Mise à jour du « Communiqué »
10-09 de l?IFEX.]
La SIP a, à cette occasion, dévoilé les noms des journalistes qui recevront des bourses d?études. Chaque année, en effet, la SIP offre à des journalistes d?Amérique latine et des Caraïbes des bourses de 13 000 $ US pour aller étudier aux États-Unis, et à des journalistes américains pour aller étudier en Amérique latine.
Voici les boursiers de cette année : Maria Lúcia de Motta Gaspar, de Brasilia, au Brésil; Horacio Hugo Martínez McNaught Hernández, de Mexico, au Mexique; Jaime Lynn Fletcher, de Greenleaf, au Wisconsin (É-U); José Antonio Rivas Cabrejos, de Chiclayo, au Pérou; et Ken Bensinger, de New York, (É-U). Les bourses sont financées par la Fondation Angel Ramos, le journal « O Estado de S. Paolo », de São Paolo, au Brésil, et par des contributions des journaux membres de la SIP.
Pour plus de renseignements, consulter le site
http://www.sipiapa.org.