Deux journalistes américaines, qui couvraient le sort des femmes de Corée du Nord vendues en contrebande en Chine, sont détenues en Corée du Nord depuis plus d’une semaine, où elles sont accusées d’être entrées illégalement dans le pays et de mener des activités « hostiles ». Reporters sans frontières (RSF) et la Fondation internationale des […]
Deux journalistes américaines, qui couvraient le sort des femmes de Corée du Nord vendues en contrebande en Chine, sont détenues en Corée du Nord depuis plus d’une semaine, où elles sont accusées d’être entrées illégalement dans le pays et de mener des activités « hostiles ». Reporters sans frontières (RSF) et la Fondation internationale des femmes oeuvrant dans les médias (International Women’s Media Foundation, IWMF) ont lancé une pétition pour demander leur remise en liberté.
Selon RSF, Laura Ling et Euna Lee sont détenues actuellement à Pyongyang par les autorités, qui les accusent d’être des espionnes entrées illégalement en Corée du Nord. Si elles sont reconnues coupables, dit RSF, elles risquent entre cinq et dix ans de travaux forcés. Le gouvernement nord-coréen aurait affirmé qu’elles sont bien traitées, mais il est impossible d’en avoir la confirmation par des sources indépendantes.
« Les autorités de Pyongyang n’ont aucune raison de les retenir ou de les accuser d’activités illégales. Elles doivent être libérées immédiatement », disent RSF et l’IWMF.
Les deux journalistes, leur cameraman, Mitch Koss, et leur guide étaient près de la frontière de la Chine, en mission de reportage pour « Current TV » un média basé à San Francisco.
Koss a pu quitter la Chine après avoir été retenu pendant plusieurs jours par les autorités chinoises. Il se trouvait avec Lee et au moment de leur arrestation, le 17 mars, mais il avait pu échapper aux gardes-frontières nord-coréens. Leur guide, un citoyen chinois d’origine nord-coréenne, serait toujours détenu par la police chinoise.
D’après le CPJ, les détails de leur arrestation étaient incomplets et contradictoires. On n’a pu déterminer exactement où les femmes ont été arrêtées, ni même si c’était en territoire nord-coréen ou chinois. Une agence de nouvelles sud-coréenne rapporte que les journalistes ont été détenues après qu’elles eurent refusé de cesser de filmer.
Selon le CPJ, le gouvernement de la Corée du Nord délivre rarement des visas pour permettre à des journalistes étrangers de se rendre dans le pays; lorsque c’est le cas, ceux-ci ne peuvent voyager qu’en compagnie de guides officiels. Dans le territoire chinois tout près, la police chinoise et des agents nord-coréens rendent la vie à proximité de la frontière très hasardeuse, dit RSF.
Signez la pétition : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30687
Pour en savoir plus sur le cas de Ling et de Lee, aller à :
– CPJ, « Reports say North Korea has detained U.S. journalist » (Selon des dépêches, la Corée du Nord détient une journaliste américaine) :
http://ifex.org/en/content/view/full/101736
– RSF, « Les deux journalistes américaines risquent jusqu’à dix ans de travail forcé » : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30719
(Photo : Euna Lee et Laura Ling, courtoisie de AP, par l’entremise du CPJ)
(1 avril 2009)