Un tribunal d’appel afghan a renversé hier (21 octobre) la sentence de mort prononcée contre un jeune journaliste accusé de blasphème et l’a plutôt condamné à 20 ans de prison. Il faut de toute urgence appliquer des pressions internationales pour obtenir sa libération, dit le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), qui […]
Un tribunal d’appel afghan a renversé hier (21 octobre) la sentence de mort prononcée contre un jeune journaliste accusé de blasphème et l’a plutôt condamné à 20 ans de prison. Il faut de toute urgence appliquer des pressions internationales pour obtenir sa libération, dit le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), qui vous demande d’en appeler au président Hamid Karzaï et à l’ambassadeur d’Afghanistan dans votre pays afin qu’ils interviennent.
Sayed Parwiz Kambakhsh, étudiant en journalisme de 23 ans et reporter pour le journal « Jahan-e-Naw » (« Le Nouveau Monde »), a été arrêté en octobre 2007 pour avoir distribué ce que les fonctionnaires ont dit être de la littérature anti-islamique. Il avait donné à des amis un article disant que le Prophète Mahomet avait ignoré les droits des femmes. Il était également accusé de possession de livres anti-islamiques et d’avoir suscité en classe des débats non-islamiques.
La peine de mort a été prononcée contre lui le 22 janvier à l’issue d’un procès à huis clos, sans avocats pour le défendre. Le 21 octobre, cependant, le chef d’un comité de trois juges, Abdul Salaam Qazizada, a cassé la sentence de mort infligée par le tribunal d’instance inférieure, mais a néanmoins condamné Kambakhsh à passer 20 ans derrière les barreaux. Le procureur de Kambakhsh a déposé un appel et prévoit être entendu par la Cour suprême le 26 octobre.
« Je n’accepte pas la décision de la cour », a déclaré Kambakhsh à l’Associated Press au sortir du tribunal. « C’est une décision inique. »
D’autres membres de l’IFEX, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF), ont aussi dénoncé cette décision. « Cette sentence constitue un pas en arrière pour la liberté d’expression en Afghanistan », dit le CPJ. « L’affaire Kambakhsh en est venue à représenter la distance entre les forces de la tradition en Afghanistan et ceux qui veulent que leur pays aille de l’avant. »
D’après le CPJ et RSF, un des témoins cités par la poursuite, un confrère de classe de Kambakhsh nommé Hamid, a déclaré au tribunal que des membres des services de renseignement afghans (NDS) lui avaient rendu visite après l’arrestation de Kambakhsh et l’avaient menacé de détenir sa famille s’il ne faisait pas de déclaration au sujet du blasphème de Kambakhsh.
Yaqub Ibrahimi a déclaré au CPJ que des responsables du NDS avaient fouillé l’appartement qu’il partageait avec Kambakhsh, son frère, à la recherche de matériaux reliés à sa propre pratique du journalisme. Ibrahimi écrit pour l’Institute for War & Peace Reporting (IWPR) et dit craindre que l’arrestation de son frère constituait des représailles à ses propres articles bien sentis qui critiquaient les responsables locaux et les seigneurs de guerre.
Voyez comment intervenir et agir à : http://tinyurl.com/6msllb
Consulter également les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/67nwav
– FIJ : http://tinyurl.com/5womrv
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29038
– AP : http://tinyurl.com/5vug2p
(22 octobre 2008)