La nomination à la tête de la télévision publique de la République tchèque dâun nouvel administrateur général très controversé et le congédiement subséquent de journalistes ont provoqué une grève des journalistes de la chaîne publique ainsi que des protestations du Comité mondial pour la liberté de la presse (WPFC), de la Fédération internationale des journalistes […]
La nomination à la tête de la télévision publique de la République tchèque dâun nouvel administrateur général très controversé et le congédiement subséquent de journalistes ont provoqué une grève des journalistes de la chaîne publique ainsi que des protestations du Comité mondial pour la liberté de la presse (WPFC), de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), de Reporters sans frontières (RSF) et de lâInstitut international de la presse (IIP). Ces événements ont secoué le pays, qui sâest libéré il y a dix ans à peine des contrôles de la presse de type soviétique. Pour la FIJ, la grève est « un moment de vérité », tandis que le WPFC dit que la situation « entache la liberté dâexpression et la liberté de la presse ».
Câest le 12 décembre que Jiri Hodac a été nommé directeur général de la télévision tchèque. Hodac est étroitement associé au Parti civique démocratique, de droite, qui exerce une influence considérable sur le gouvernement minoritaire social-démocrate. Selon la FIJ, neuf des treize administrateurs membres de la direction se sont rebellés et ont demandé à Hodac de démissionner. Celui-ci a répondu en congédiant quatre dâentre eux. Ã la suite de la nomination dâune directrice de lâinformation également associée au Parti civique démocratique, on a congédié vingt membres du personnel de la rédaction.
« En plus de se débarrasser de journalistes pour des motifs ouvertement politiques, Jiri Hodac a entrepris ouvertement de diriger une programmation tendancieuse des nouvelles », dit le WPFC, qui cite en exemple le fait quâune déclaration du ministre de la Culture, qui avait exigé auparavant la démission de Hodac a été coupée. Selon RSF, les journalistes dissidents exigent la démission du directeur général et de la directrice de lâinformation, ainsi que la révision par le parlement des conditions présidant à la nomination des administrateurs de la chaîne. RSF presse le parlement dâentendre les préoccupations exprimées par les journalistes. La FIJ a donné son « appui entier » à la grève des journalistes et des travailleurs des médias, tandis que le WPFC exige la restauration de lâindépendance de la télévision publique tchèque. LâIIP appuie les appels à remplacer le Conseil de la télévision publique tchèque, responsable de la nomination de Hodac, par un autre organisme dont les membres seraient proposés par des professionnels et des groupes civiques, et non par des politiciens.