Human Rights Watch rapporte que les forces de sécurité de la Guinée, pays d’Afrique de l’ouest, ont tué, violé et agressé des manifestants qui protestaient le mois dernier contre la hausse des prix du carburant et du riz. De telles actions contreviennent aux traités internationaux relatifs à la liberté d’expression et autres droits de la […]
Human Rights Watch rapporte que les forces de sécurité de la Guinée, pays d’Afrique de l’ouest, ont tué, violé et agressé des manifestants qui protestaient le mois dernier contre la hausse des prix du carburant et du riz. De telles actions contreviennent aux traités internationaux relatifs à la liberté d’expression et autres droits de la personne, que la Guinée a ratifiés.
Selon des témoins oculaires interviewés par l’organisation, les forces de sécurité avait ouvert le feu dans la foule des manifestants non armés dans les villes de Conakry et de Labé pendant la semaine du 12 juin 2006, tuant 13 personnes. Elles ont également procédé à des raids aux domiciles des protestataires et les ont passés à tabac. Deux femmes ont déclaré à Human Rights Watch qu’elles avaient été violées.
Les protestataires étaient descendus dans la rue à l’occasion d’une grève nationale pour protester contre les augmentations des prix du carburant, du riz et d’autres denrées de base.
Human Rights Watch souligne que les actions des forces de sécurité violent les traités régionaux et internationaux relatifs aux droits de la personne, auxquels la Guinée est liée en droit, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. En vertu de ces traités, la Guinée est tenue de respecter le droit de ses citoyens aux libertés d’expression et d’assemblée.
Ce n’est pas la première fois que les forces de sécurité guinéennes tirent sur des manifestants non armés, fait remarquer Human Rights Watch. En février, un manifestant a été tué lors d’une grève nationale du même genre contre les hausses de prix. En novembre 2005, trois personnes qui protestaient auraient été tuées dans la ville de Telimélé après être descendues dans la rue pour exiger plus d’enseignants.
Selon un dossier de l’Institut international de la presse (IIP), les forces de sécurité guinéennes sont réputées également pour s’attaquer aux journalistes qui se montrent critiques du président Lansana Conté, alors que la liberté de la presse est garantie dans la Constitution et que le gouvernement jouit du monopole virtuel sur l’information. En dépit de la ratification en 2005 d’une loi qui autorise la radiodiffusion privée, le gouvernement n’a encore approuvé aucun permis. Dans le secteur des médias imprimés, il n’existe qu’une poignée de journaux privés, tous soumis à la censure d’État s’ils publient des articles critiques du gouvernement, dit l’IIP.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/07/05/guinea13689.htm
– IIP : http://www.freemedia.at/cms/ipi/freedom_detail.html?country=/KW0001/KW0006/KW0158/
– Dossier de Freedom House sur la Guinée : http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=16&year=2005&country=6747
– Profil de la Guinée par la BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/country_profiles/1032311.stm