*REPORTERS SANS FRONTIÈRES Communiqué de presse 02.05.2012* *Lire en ligne*: http://fr.rsf.org/france-plainte-contre-mediapart-une-02-05-2012,42533.html * FRANCE – Plainte contre Mediapart : une nouvelle attaque contre la presse* « Nous sommes inquiets. La campagne présidentielle en France, où le thème de la liberté de la presse a brillé par son absence, s’achève dans un climat délétère pour les médias. […]
*REPORTERS SANS FRONTIÈRES
Communiqué de presse
02.05.2012*
*Lire en ligne*:
http://fr.rsf.org/france-plainte-contre-mediapart-une-02-05-2012,42533.html
*
FRANCE – Plainte contre Mediapart : une nouvelle attaque contre la presse*
« Nous sommes inquiets. La campagne présidentielle en France, où le thème
de la liberté de la presse a brillé par son absence, s’achève dans un
climat délétère pour les médias. Contester les conclusions d’une enquête
journalistique est une chose ; multiplier les attaques publiques contre un
média et ses collaborateurs en est une autre. Les mots ont un sens.
L’excitation des esprits n’est pas sans conséquence : après le déversement
d’insultes à l’encontre de *Mediapart* ces derniers jours, une journaliste
de ce site d’informations a été agressée hier, alors qu’elle couvrait un
meeting. Dans un affrontement déjà violent, les dirigeants politiques ont
le devoir de faire preuve de retenue », a déclaré Reporters sans frontières.
« Le déchaînement verbal de la majorité à l’encontre de *Mediapart* est
d’autant plus inacceptable qu’il est récurrent. Depuis le déclenchement de
l’affaire Woerth-Bettencourt, le site d’informations est régulièrement
désigné comme un bouc
émissaire .
Nous regrettons vivement d’avoir à rappeler, une nouvelle fois, que le
journalisme d’investigation est légitime lorsqu’il s’intéresse aux cercles
du pouvoir. Sa fonction est même indispensable dans une démocratie saine. »
« Nicolas Sarkozy et ses proches disposent de nombreux moyens pour
contester les conclusions de cette enquête. Mais toute mise en cause
judiciaire doit respecter le droit à l’information et le secret des
sources. Nous déplorons profondément que la plainte, déposée par le
président-candidat pour ‘faux et usage de faux’ et ‘publication de fausses
nouvelles’, se fonde sur des dispositions du Code pénal prévoyant des
peines d’emprisonnement, et non sur la loi de 1881 sur la liberté de la
presse. Il est à craindre, en effet, que les garanties spécifiques aux
journalistes soient écartées, et que la peine encourue ne vienne renforcer
l’effet d’intimidation. »
Le président-candidat et ses soutiens décrivent depuis plusieurs semaines
les médias comme un ensemble unanime, partial et manipulé. Le torrent
d’insultes s’est largement gonflé depuis la publication par le site
d’informations *Mediapart*, le 28 avril dernier, d’une note présentée comme
émanant des services de renseignements extérieurs libyens qui attesterait
d’un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2007, par le régime
du dictateur déchu Mouammar Kadhafi. « Infamie », « désinformation »,
« officine », « organe qui se prétend être de presse » et « coutumier du
mensonge »… Le président-candidat a déclaré qu’il avait « honte pour
l’*AFP*d’avoir fait une alerte sur un document faux ». Le Premier
ministre a
qualifié le directeur du site, *Edwy Plenel*, de « récidiviste » et
regretté qu’il n’existait « pas de peine plancher » pour ce type de délit.
Le 2 mai 2012, *Marine Turchi*, qui couvre les mouvements de droite pour *
Mediapart*, a été violemment prise à partie, bousculée et insultée par des
militants venus assister au meeting de l’UMP au Trocadéro, à Paris. Son
badge presse a été arraché et jeté à terre.
Si elles se concentrent dernièrement sur *Mediapart*, les attaques de la
majorité n’ont épargné que peu de médias nationaux : de *France 3* accusée
de « voler le contribuable » pour ne pas avoir retransmis un meeting du
parti présidentiel à Nice, à *Libération* et *L’Humanité* accusées de
« terrorisme intellectuel » pour avoir titré sur les gestes de Nicolas
Sarkozy en direction des électeurs du Front national. Dans une moindre
mesure, la presse a également été la cible d’autres candidats à l’élection
présidentielle.
—
Johann Bihr (Йоханн Бир)
Reporters sans frontières
Reporters Without Borders
Репортеры без границ
Bureau Europe & Asie centrale
Europe & Central Asia Desk
Отдел Европы и
Средней Азии
T : + 33 1 44 83 84 67
F : + 33 1 45 23 11 51
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REPORTERS SANS FRONTIÈRES Communiqué de presse 02.05.2012 Lire en ligne : http://fr.rsf.org/france-plainte-contre-mediapart-une-02-05-2012,42533.html
FRANCE – Plainte contre Mediapart : une nouvelle attaque contre la presse « Nous sommes inquiets. La campagne présidentielle en
France, où le thème de la liberté de la presse a brillé par son absence,
s’achève dans un climat délétère pour les médias. Contester les
conclusions d’une enquête journalistique est une chose ; multiplier les
attaques publiques contre un média et ses collaborateurs en est une
autre. Les mots ont un sens. L’excitation des esprits n’est pas sans
conséquence : après le déversement d’insultes à l’encontre de Mediapart
ces derniers jours, une journaliste de ce site d’informations a été
agressée hier, alors qu’elle couvrait un meeting. Dans un affrontement
déjà violent, les dirigeants politiques ont le devoir de faire preuve de
retenue », a déclaré Reporters sans frontières.
« Le déchaînement verbal de la majorité à l’encontre de Mediapart est d’autant plus inacceptable qu’il est récurrent. Depuis le déclenchement de l’affaire Woerth-Bettencourt, le site d’informations est régulièrement désigné comme un bouc émissaire .
Nous regrettons vivement d’avoir à rappeler, une nouvelle fois, que le
journalisme d’investigation est légitime lorsqu’il s’intéresse aux
cercles du pouvoir. Sa fonction est même indispensable dans une
démocratie saine. »
« Nicolas Sarkozy et ses proches disposent de nombreux
moyens pour contester les conclusions de cette enquête. Mais toute mise
en cause judiciaire doit respecter le droit à l’information et le secret
des sources. Nous déplorons profondément que la plainte, déposée par le
président-candidat pour ‘faux et usage de faux’ et ‘publication de
fausses nouvelles’, se fonde sur des dispositions du Code pénal
prévoyant des peines d’emprisonnement, et non sur la loi de 1881 sur la
liberté de la presse. Il est à craindre, en effet, que les garanties
spécifiques aux journalistes soient écartées, et que la peine encourue
ne vienne renforcer l’effet d’intimidation. »
Le président-candidat et ses soutiens décrivent depuis
plusieurs semaines les médias comme un ensemble unanime, partial et
manipulé. Le torrent d’insultes s’est largement gonflé depuis la
publication par le site d’informations Mediapart , le 28 avril
dernier, d’une note présentée comme émanant des services de
renseignements extérieurs libyens qui attesterait d’un financement de la
campagne de Nicolas Sarkozy, en 2007, par le régime du dictateur déchu
Mouammar Kadhafi. « Infamie », « désinformation », « officine »,
« organe qui se prétend être de presse » et « coutumier du mensonge »…
Le président-candidat a déclaré qu’il avait « honte pour l’ AFP d’avoir fait une alerte sur un document faux ». Le Premier ministre a qualifié le directeur du site, Edwy Plenel , de « récidiviste » et regretté qu’il n’existait « pas de peine plancher » pour ce type de délit.
Le 2 mai 2012, Marine Turchi , qui couvre les mouvements de droite pour Mediapart ,
a été violemment prise à partie, bousculée et insultée par des
militants venus assister au meeting de l’UMP au Trocadéro, à Paris. Son
badge presse a été arraché et jeté à terre.
Si elles se concentrent dernièrement sur Mediapart , les attaques de la majorité n’ont épargné que peu de médias nationaux : de France 3 accusée de « voler le contribuable » pour ne pas avoir retransmis un meeting du parti présidentiel à Nice, à Libération et L’Humanité
accusées de « terrorisme intellectuel » pour avoir titré sur les gestes
de Nicolas Sarkozy en direction des électeurs du Front national. Dans
une moindre mesure, la presse a également été la cible d’autres
candidats à l’élection présidentielle. — Johann Bihr (Йоханн Бир) Reporters sans frontières
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