GRIGORY PASKO FAIT UN PAS DE PLUS VERS LA LIBERTÉ

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Index on Censorship (INDEX), la Fondation pour la défense de la glasnost (GDF) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le journaliste russe Grigory Pasko, reconnu coupable d’avoir divulgué des renseignements sur le déversement par la marine russe de déchets nucléaires dans la mer du Japon, pourrait […]

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Index on Censorship (INDEX), la Fondation pour la défense de la glasnost (GDF) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le journaliste russe Grigory Pasko, reconnu coupable d’avoir divulgué des renseignements sur le déversement par la marine russe de déchets nucléaires dans la mer du Japon, pourrait recouvrer sa liberté dès la semaine prochaine si deux décisions récentes de la Cour suprême de Russie ne sont pas contestées. La semaine dernière, le Collège militaire de la Cour suprême a invalidé deux décrets que le ministère de la Défense avait invoqués l’an dernier pour déclarer la culpabilité de Pasko.

Le Décret No 010 interdit des contacts “non professionnels” entre le personnel militaire russe et les citoyens étrangers; le Décret No 55 définit certains documents militaires comme des “secrets d’État”, dit le CPJ, qui note toutefois qu’au moins un des décrets – le No 55 – ne s’applique pas de manière rétroactive de façon à le rendre en vigueur au moment de la condamnation de Pasko.

Journaliste d’enquête pour le journal de la flotte du Pacifique de la marine russe, “Boyevaya Vakhta” (Veille de la Bataille), Pasko a été condamné en décembre 2001 pour trahison, surtout à partir de l’accusation selon laquelle il avait l’intention de révéler aux médias japonais des renseignements classés sur le déversement par la flotte du Pacifique de déchets nucléaires dans la mer du Japon, dit le CPJ. Il a aussi été accusé d’entretenir des contacts avec des journalistes japonais et de prendre des notes lors d’une réunion à laquelle il avait assisté à titre officiel, ajoute l’IFEX. Il a été condamné à quatre ans de prison.

INDEX déclare que les procureurs de l’État n’ont pas indiqué s’ils allaient interjeter appel des décisions, bien qu’ils disposent de dix jours pour déposer une demande. S’ils ne le font pas, les décisions vont entrer en vigueur, ce qui soulève l’espoir d’une audience rapide de l’appel de Pasko contre sa condamnation, dit INDEX.

Pasko était bien connu pour ses exposés sur les dangers environnementaux que faisaient courir les vieux vaisseaux de la flotte du Pacifique, dont un grand nombre sont propulsés à l’énergie nucléaire, fait remarquer INDEX. L’organisation lui a décerné son prix “Dénonciateur International de l’année” pour l’année 2001. Pasko est également bénéficiaire pour 2001 d’une bourse Hellman/Hammett, du groupe Human Rights Watch (HRW), et du prix 1999 de la Liberté d’écrire du Centre américain du PEN International. [Voir les “Communiqués” #10-27, #10-26, #10-17, #8-41 et #8-27 de l’IFEX.]