Le groupe Human Rights Watch (HRW) vient de faire paraître une revue de la situation de la liberté de la presse en Amérique latine et dans les Caraïbes. HRW y déclare que la région continue d’être « infestée » par les violations des droits de la personne : « massacres, exécutions sommaires, disparitions, torture, brutalités policières, conditions d’emprisonnement […]
Le groupe Human Rights Watch (HRW) vient de faire paraître une revue de la situation de la liberté de la presse en Amérique latine et dans les Caraïbes. HRW y déclare que la région continue d’être « infestée » par les violations des droits de la personne : « massacres, exécutions sommaires, disparitions, torture, brutalités policières, conditions d’emprisonnement inhumaines ». HRW publie son analyse à l’occasion du Sommet ibéro-américain, qui aura lieu les 15 et 16 novembre à La Havane, dans l’île de Cuba. Le groupe dénonce le régime de Castro et soutient que les violations des droits de la personne se poursuivent, même dans des pays qui vivent sous un régime de démocratie multipartite stable, et aussi variés que l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Mexique, le Pérou, la République dominicaine et le Venezuela. On trouvera ci-dessous un bref aperçu de la situation dans certains de ces pays, selon l’analyse de HRW.
Alors que les Cubains jouissent maintenant d’une plus grande liberté religieuse, la répression contre les journalistes s’accentue. Selon HRW, un grand nombre de lois cubaines continuent à « nier les droits fondamentaux, notamment les libertés d’expression, d’association et de mouvement ». HRW souligne cependant que le blocus économique de Cuba, que mènent les États-Unis depuis quarante ans, est manifestement un échec et qu’il a « nui à la promotion et à la défense des droits de la personne ». Le blocus « constitue une massue du genre tout ou rien » qui divise la communauté internationale .
En Colombie, le conflit armé a pris de l’ampleur au cours de la première année du mandat du Président Pastrana, dont le gouvernement s’est montré « lent à mettre sur pied un plan pour renforcer la protection des droits fondamentaux », alors que les groupes paramilitaires, pendant ce temps, avec l’aide, dans certains cas, des forces armées, continuaient à « répandre la terreur » par des assassinats sélectifs ou de masse. Selon HRW, l’arrestation de l’ancien dictateur du Chili, Augusto Pinochet, en octobre 1998 en Angleterre, a « modifié de façon spectaculaire le paysage social et judiciaire du Chili » en forçant le gouvernement, le système judiciaire et l’armée à plus de transparence. La Cour suprême du Chili a décidé récemment de contourner l’amnistie qui avait été décrétée en 1978 pour protéger l’armée, et a entamé depuis un an des poursuites contre « plusieurs officiers de haut rang dans l’armée dans des affaires de ‘disparition' ».
Au Pérou, la réorganisation du système judiciaire ne s’est pas effectuée de façon indépendante, contrairement à ce qu’avait promis le Président, Alberto Fujimori, tandis que « la règle de droit et l’application régulière de la loi ont aussi été gravement touchées par l’extension des pouvoirs des tribunaux militaires ». Au Mexique, bien que le processus électoral s’y soit amélioré, on n’est pas parvenu à s’attaquer à ce qui constitue, selon HRW, « la première source de violations des droits de la personne », le système judiciaire lui-même. Parmi les violations perpétrées par le système judiciaire, on retiendra « la détention arbitraire prolongée, la torture,,, la fabrication de preuves [et] des normes juridiques relâchées ».
La proclamation de l’état d’urgence au Venezuela et la rédaction d’une nouvelle constitution rendent bien des gens nerveux quant aux possibilités de violations des droits de la personne au Venezuela, mais HRW affirme que, jusqu’à maintenant, aucune des réformes du Président Chávez ne viole les droits de la personne. Élu en décembre 1998, le gouvernement Chávez se concentre sur la réforme du « cadre juridique et institutionnel de gouvernement ». De graves préoccupations concernant le respect des droits de la personne au Venezuela demeurent cependant sans réponse. Le texte complet de la revue de HRW se trouve sur son site web à http://www.hrw.org/.