Huit journalistes accusés de trahison et de tentative de génocide ont été libérés après 17 mois de prison, rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Leur libération fait suite à l’acquittement du président en exil de l’Association des journalistes de la presse libre d’Éthiopie (Ethiopian Free Press Journalists […]
Huit journalistes accusés de trahison et de tentative de génocide ont été libérés après 17 mois de prison, rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Leur libération fait suite à l’acquittement du président en exil de l’Association des journalistes de la presse libre d’Éthiopie (Ethiopian Free Press Journalists Association, EFJA), à peine quatre jours auparavant.
Les journalistes avaient subi un procès avec des dizaines d’autres reporters et dirigeants de l’opposition parce qu’ils étaient accusés de se livrer à des activités hostiles à l’État reliées à leur couverture des manifestations de protestation qui ont suivi les élections de mai 2005. Près de 200 personnes ont perdu la vie dans deux vagues de protestations contre la fraude électorale.
Le CPJ rapporte que la Haute cour a acquitté le 5 avril le dirigeant en exil de l’EFJA, Kifle Mulat, de l’accusation de tentative pour « miner par la violence l’ordre constitutionnel dans le pays », en raison des critiques de l’EFJA devant la répression gouvernementale.
Quatre jours plus tard, les huit journalistes et éditeurs de journaux en langue amharique, ainsi que 17 autres accusés, étaient eux aussi acquittés. Le tribunal a déclaré que le gouvernement n’avait pas fait la démonstration de ses accusations contre eux. Les publications où ils travaillent sont interdites depuis le début de la répression.
La Haute cour a cassé les accusations de génocide portées contre les journalistes, rejetant du même coup l’affirmation du gouvernement selon laquelle le groupe ethnique des Tigrayens, qui constitue la base du parti du président Meles Zenawi, était visé pendant les protestations. Les accusations pouvaient entraîner la peine de mort.
Au moins neuf autres journalistes, ainsi que 76 autres détenus, sont toujours derrière les barreaux sur des charges similaires, indique le CPJ. Les juges leur ont ordonné de préparer une défense et ont remis le procès à la fin du mois, dit la BBC.
L’Éthiopie, dit le CPJ, demeure après l’Érythrée le deuxième pays d’Afrique qui emprisonne le plus de journalistes.
Parmi les journalistes acquittés se trouvent Serkalem Fassil, éditrice de « Menilik », « Asqual » et « Satanaw », qui a donné naissance à un bébé pendant qu’elle son séjour en prison. Son mari, Eskinder Nega, chroniqueur dans les mêmes journaux, a aussi été acquitté.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/2mejg3
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21632
– « Ethiopia genocide charges dropped », de la BBC : http://tinyurl.com/2rbk3d
(17 avril 2007)