Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Association mondiale des journaux (AMJ) rapportent qu’au moins quinze journalistes ont été arrêtés à l’occasion d’un procès en sédition le 1er mars à Cuba, tandis qu’on est sans nouvelles de deux autres. Ces arrestations ont soulevé un tollé international. On est par […]
Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Association mondiale des journaux (AMJ) rapportent qu’au moins quinze journalistes ont été arrêtés à l’occasion d’un procès en sédition le 1er mars à Cuba, tandis qu’on est sans nouvelles de deux autres. Ces arrestations ont soulevé un tollé international. On est par ailleurs sans nouvelles de Jesús Días Loyola, reporter de l’agence Havana Press à La Havane, et de José Edel García Días, reporter au « Centro Norte del País », en poste à Caibarién, qui n’ont plus été revus depuis le 25 février. Les autorités ont détenu les quinze journalistes pour les empêcher de couvrir le procès, qui s’est ouvert le 1er mars, des dissidents politiques Vladimiro Roca, Marta Beatriz Roque, Félix Bonne et René Gomez, connus sous l’appellation de « groupe des quatre », accusés de sédition. Selon le CPJ, onze autres reporters au moins sont en résidence surveillée pendant la durée du procès, qui s’est terminé vers 22 heures ce même jour. De plus, des agents de la Sécurité d’État ont ordonné aux reporters devant le palais de justice de vider les lieux, de façon à empêcher la presse internationale de couvrir le procès.
Parmi les journalistes arrêtés se trouve Raúl Rivero, fondateur de l’agence indépendante Cuba Press, qui avait été nommé récemment au Comité sur la liberté de la presse de l’AMJ, qui supervise les activités de l’AMJ en matière de défense de la liberté de la presse. Les autorités ont laissé entendre qu’elles n’avaient nullement l’intention de le libérer sous peu. D’autres reporters des agences indépendantes Cuba Press et Havana Press ont aussi été arrêtés. RSF dit que plusieurs défenseurs des droits de la personne ont aussi été arrêtés. Un grand nombre de personnes détenues, dont certains journalistes, auraient été remises en liberté peu après le procès.
Cette répression s’abat peu après l’adoption, le 16 février, d’une loi prévoyant jusqu’à vingt ans de prison pour toute personne qui posséderait ou diffuserait des documents à caractère « subversif ». La loi rend également illégal le fait d’entrer en contact avec des médias étrangers et la transmission d’informations affectant les « intérêts nationaux » de Cuba. Dans une lette adressée au Président Fidel Castro, le président de l’AMJ, Bengt Braun, déclare que « l’adoption de cette loi, la détention des journalistes qui se poursuit et les arrestations sporadiques de plusieurs autres le mois dernier constituent une agression sinistre contre la presse et illustrent le mépris effronté de la Convention américaine relative aux droits de l’homme, que Cuba a ratifiée et qui affirme que chacun a le droit à la liberté de pensée et d’expression ».