Les membres de l’IFEX rapportent que les journalistes étrangers sont maintenant autorisés à entrer dans la Bande de Gaza ravagée par la guerre, mais uniquement après le cessez-le-feu unilatéral décrété par Israël. Selon les autorités israéliennes, les journalistes seront libres d’entrer dans Gaza et d’en sortir à compter du 23 janvier – deux jours avant […]
Les membres de l’IFEX rapportent que les journalistes étrangers sont maintenant autorisés à entrer dans la Bande de Gaza ravagée par la guerre, mais uniquement après le cessez-le-feu unilatéral décrété par Israël.
Selon les autorités israéliennes, les journalistes seront libres d’entrer dans Gaza et d’en sortir à compter du 23 janvier – deux jours avant que la Cour suprême d’Israël ne devait déclarer les restrictions illégales, à la demande de l’Association de la Presse étrangère. À la lumière de la fin officielle des hostilités le 18 janvier, la Cour suprême a plutôt annoncé que les journalistes internationaux doivent se voir accorder l’entier accès à Gaza.
Ce n’est que lorsque le cessez-le-feu a été proclamé qu’Israël a entrepris d’ouvrir les frontières, mais l’accès ne s’est amélioré que de manière marginale, tandis que 24 journalistes sur plus de 1 000 ont pu passer à Gaza à partir d’Israël pendant les trois premier jours, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le gouvernement maintenait que la sécurité n’était pas suffisante pour que les journalistes puissent s’y rendre.
Israël a imposé des restrictions à l’entrée de Gaza début novembre, au moment où a commencé à se dégrader le cessez-le-feu conclu avec le Hamas. L’État a resserré les règles après le déclenchement de l’offensive militaire, le 27 décembre, et n’a tenu aucun compte d’une ordonnance de la Cour suprême, émise quelques jours plus tard, de permettre un accès limité aux reporters internationaux.
L’interdit a suscité les critiques acerbes d’ARTICLE 19, du CPJ, de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), de Reporters sans frontières (RSF), membres de l’IFEX, et d’autres, qui accusent Israël de contrôler le discours sur la situation. RSF a déposé le 20 janvier à l’ambassade d’Israël à Paris une pétition signée par 160 organisations internationales de nouvelles, dont un grand nombre sont membres de l’IFEX, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il lève son « blocus de l’information » à Gaza.
En dépit de l’interdit, les événements à Gaza ont été abondamment couverts par les journalistes en poste à Gaza. « Pendant plus de trois semaines de conflit, la tâche de faire sortir la nouvelle de Gaza pour la porter au monde a échu aux reporters palestiniens locaux; moins d’une poignée de reporters étrangers se trouvaient dans le territoire avant l’imposition de l’interdit », indique le CPJ.
Les membres de l’IFEX concentrent maintenant leur attention pour exiger une enquête impartiale – qui pourrait être confiée à l’ONU – sur le ciblage, par Israël, des journalistes et des installations de médias à Gaza.
Ils veulent des explications à propos du bombardement, par les Forces de défense d’Israël (FDI), des tours Al-Johara et Al-Shuruq, les 9 et 15 janvier respectivement, qui abritent les installations de dizaines d’organisations internationales de médias. Les attaques ont détruit l’équipement de communications et ont blessé au moins trois journalistes.
Une mission de deux jours dépêchée d’urgence à Gaza, composée de la FIJ, de la Fédération des journalistes arabes (Federation of Arab Journalists) et d’un certain nombre de dirigeants de médias d’Europe et du monde arabe, s’est terminée la semaine dernière sur un appel à une action urgente afin de rehausser la sécurité des journalistes qui travaillent dans la région. Parmi les mesures requises immédiatement, il y a de la formation en sécurité et la fourniture aux journalistes d’équipement de sécurité, d’aide humanitaire aux familles des journalistes et des travailleurs des médias touchés par la violence, ainsi qu’une enquête minutieuse afin de déterminer si Israël a violé le droit international, qui protège explicitement les journalistes et les installations de médias lors de conflits armés.
RSF s’apprête à se rendre dans la Bande de Gaza pour faire enquête sur les conditions de travail des journalistes et sur les répercussions du blocus de l’information.
Par ailleurs, ignorant les pressions de l’archevêque de Canterbury, de plus de 50 députés et de milliers de manifestants à Londres, la BBC refuse de diffuser un appel à des fonds de secours pour le peuple de Gaza, rapporte ARTICLE 19.
La BBC, dont le financement est public, dit qu’elle ne diffusera pas un appel lancé par le Comité d’urgence en cas de désastre (Disasters Emergency Committee, DEC), composé d’organismes de charité dont la Croix-Rouge d’Angleterre et Oxfam, parce qu’elle dit que cela pourrait compromettre son impartialité. Se prévalant de ce raisonnement, la BBC demande si l’aide peut être apportée efficacement dans la Bande de Gaza où, selon les Palestiniens, plus de 1 300 personnes ont perdu la vie pendant l’offensive de 22 jours menée par Israël.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/cq9cub
– CPJ : http://tinyurl.com/beaqy6
– FIJ : http://mena.ifj.org/en/articles
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30036
– Page de l’IFEX sur Israël/Palestine : http://tinyurl.com/dgowc3
(28 janvier 2009)