Pour JED, l’institution et la mise en place du CSAC, une instance publique dotée de vastes pouvoirs de régulation des médias, ne s’accommode plus de l’existence d’un quelconque Ministère ayant en charge les médias qui a souvent tendance à empiéter sur les prérogatives du CSAC.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 12 mars 2012 – Dans une lettre adressée, vendredi 9 mars 2012, au Président de la République, Joseph Kabila, Journaliste en danger (JED) lui a demandé la suppression du « Ministère de la Communication et des Médias », et de tout autre Ministère en charge de l’Information et de la Presse, dans la nomenclature des ministères du prochain gouvernement.
La requête de JED introduite au Cabinet du Chef de l’Etat se base, d’une part, sur une disposition en préambule de la Loi n° 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse, qui stipule : « En attentant la mise sur pieds de la structure légale chargée du contrôle et de la neutralité des médias publics, conformément à l’article 58 point 6 de l’Acte Constitutionnel de la transition, la compétence dévolue à celle-ci demeure assumée par le ministère en charge de l’Information et de la Presse » et d’autre part, sur le constat de plusieurs atteintes à la liberté de la presse, et des interférences répétées, notamment, du Ministère de la Communication et des Médias, dans le travail de la presse, et qui ont réduit sensiblement la marge des manœuvres du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) dans ses prérogatives de « garantir le droit de la population à une information pluraliste, fiable et objective ; et d’assurer la neutralité et l’équité des médias publics ainsi que privés commerciaux, associatifs et communautaires ».
Pour JED, l’institution et la mise en place, au terme de l’article 212 de la Constitution, du CSAC, une instance publique dotée de vastes pouvoirs de régulation des médias, ne s’accommode plus de l’existence d’un quelconque Ministère ayant en charge les médias qui a souvent tendance à empiéter sur les prérogatives du CSAC.
JED a également écrit qu’au moment où le gouvernement de la première législature de la troisième République vient de rendre son tablier suite à la mise en place d’un nouveau Parlement, et alors que le Président de la République s’apprête à former un nouveau gouvernement conforme à sa vision de la « Révolution de la modernité » ( ndlr : nouveau programme quinquennal du Chef de l’Etat), la suppression du « Ministère de la Communication et des Médias » qui ternit l’image démocratique de la RDC, sera un signal fort et un acte concret de sa volonté d’ouverture démocratique et de modernisation de la RDC.
JED a rappelé au Chef de l’Etat que les différents ministres ayant en charge l’information et la presse se sont souvent, malheureusement, comportés comme des supers rédacteurs en chef de la Radiotélévision Nationale, l’empêchant ainsi d’être réellement un média de service public et accessible à tous les courants politiques et sociaux.