Mandiangu et Nawezi ont été copieusement tabassés, le 21 janvier 2011, par les trois agents de sécurité de la SCTP dans l’enceinte du chantier naval de l'entreprise publique. Il a été reproché aux journalistes de couvrir sans autorisation une manifestation de contestation des syndicats.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 16 mars 2012 – Journaliste en danger (JED) salue le verdict rendu par le tribunal de paix de Kinshasa/Assossa, lundi 12 mars 2012, dans le procès opposant deux journalistes de « Couleurs Télévision », une chaîne privée émettant à Kinshasa, capitale de la RDC, aux trois agents de sécurité de la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP).
Selon les informations parvenues à JED, MM. Sasa Ndombasi, Mukanya Nkeji et Imana Lokele, tous agents de sécurité de la SCTP poursuivis pour agression physique contre Mme Feza Mandiangu et M. Rolly Nawezi, journaliste et cameraman de Couleurs TV, ont été condamnés à six mois de prison ferme et au paiement à chacun des journalistes d’une somme de 5.000 dollars américains au titre des dommages et intérêts.
Contacté par JED, Me Jean-Pierre Mulumba, avocat de Couleurs TV, a confirmé le verdict tout en exprimant ses regrets en ces termes : « Nous déplorons ce jugement. Le juge n’a pas condamné la SCTP, civilement responsable des actes dont ont été victimes nos clients. C’est la SCTP qui doit en principe prendre en charge les dommages causés par ses agents. Les 5.000 dollars américains à payer à chacun des journalistes ne représentent pas grand-chose. Rolly Nawezi a été hospitalisé après son agression et sa caméra professionnelle a été cassée », a-t-il ajouté.
JED demande aux autorités ayant en charge la justice congolaise d’appliquer, néanmoins, ce jugement afin de décourager d’autres auteurs d’actes d’agression physique contre les professionnels des médias et qui ont tendance à se multiplier.
Pour JED, l’agression des journalistes dans l’exercice de leur profession est un acte qui ne doit pas rester impuni.
RAPPEL DES FAITS :
Mandiangu et Nawezi ont été copieusement tabassés, vendredi 21 janvier 2011, par les trois agents de sécurité de la SCTP dans l’enceinte du chantier naval de cette entreprise publique. Il a été reproché aux journalistes de couvrir, sans l’autorisation des responsables de la SCTP, une manifestation de contestation des syndicats. Nawezi s’en était sorti avec une blessure au genou et sa caméra endommagée.