Selon un communiqué récent de Reporters sans frontières (RSF), certaines dispositions du projet de loi sur la présomption dâinnocence pourraient menacer la liberté de lâinformation en France. Tout en signalant certains aspects positifs du projet de loi, RSF prévient que dâautres dispositions de la nouvelle loi prévoient âde sanctionner par des amendes allant jusquâà 100 […]
Selon un communiqué récent de Reporters sans frontières (RSF), certaines dispositions du projet de loi sur la présomption dâinnocence pourraient menacer la liberté de lâinformation en France. Tout en signalant certains aspects positifs du projet de loi, RSF prévient que dâautres dispositions de la nouvelle loi prévoient âde sanctionner par des amendes allant jusquâà 100 000 F (15 244 euros) la diffusion de photos représentant des individus âmenottés ou entravésâ ou la publication dâimages de âvictimes dâattentats ou de crimesââ. Affirmant que ces dispositions âvont à lâencontreâ de la Convention européenne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertés et de la jurisprudence de la Cour européenne, RSF invite les députés à sâopposer à toute disposition susceptible de restreindre le droit dâinformer et dâêtre informé. Le projet de loi devait être discuté en deuxième lecture les 9 et 10 février à lâAssemblée nationale.
En plus dâattirer lâattention sur le projet de loi sur la présomption dâinnocence, RSF presse le gouvernement dâapporter des modifications à la loi de 1881 sur la presse, de façon à abolir âles peines de prison pour délits de presse (tout en laissant la possibilité dâimposer des amendes)â. RSF fait remarquer que ces aspects de la loi de 1881 servent âde manière fallacieuseâ dans des pays comme le Bénin, la Côte dâIvoire, la République démocratique du Congo, le Tchad et le Togo âcomme modèles de politique de répressionâ. En réponse aux protestations de RSF, qui dénonce lâemprisonnement de journalistes dans ces pays, les dirigeants de ces pays répliquent que les lois aux termes desquelles ces journalistes sont emprisonnés se fondent sur la loi française. RSF affirme que ces changements à la loi de 1881 ne modifieraient pas la structure générale de la loi. Le ministère français de la Justice étudie en ce moment la question pour répondre à RSF.