Ce n’est pas par accident que, pour la troisième fois en trois ans, Reporters sans frontières (RSF) classe la Corée du Nord au dernier rang des pires pays du monde pour les journalistes. Pour un pays dont le gouvernement estime qu’il est du devoir de tous les journalistes de faire connaître la « grandeur » […]
Ce n’est pas par accident que, pour la troisième fois en trois ans, Reporters sans frontières (RSF) classe la Corée du Nord au dernier rang des pires pays du monde pour les journalistes. Pour un pays dont le gouvernement estime qu’il est du devoir de tous les journalistes de faire connaître la « grandeur » du président Kim Jong-il et de démontrer la « supériorité du socialisme nord-coréen », la couverture indépendante de l’actualité est virtuellement inexistante.
Un nouveau dossier de RSF, « Le journalisme au service du totalitarisme », révèle qu’au moins 40 journalistes ont été soumis à la « rééducation » ou expédiés dans des camps de concentration pour des fautes aussi banales que l’orthographe erronée du nom d’un haut dignitaire du régime.
À partir d’entrevues avec d’anciens journalistes nord-coréens lors d’une mission d’enquête en Corée du Sud en septembre 2004, le rapport conclut que les médias d’informations sont toujours étroitement contrôlés par le gouvernement.
Le parti au pouvoir contrôle tous les médias d’informations et contraint tous les journalistes à travailler selon un « plan permanent d’information » qui fixe quatre priorités pour les reportages, dit RSF : d’abord, faire l’éloge du Président, vanter la « supériorité du socialisme nord-coréen », dénoncer « la corruption bourgeoise et impérialiste » et dénigrer l’instinct d’invasion des impérialistes et des Japonais.
Les seules sources de nouvelles non gouvernementales sont les stations de radio étrangères qui diffusent en coréen. Mais les postes de radio et les téléviseurs de Corée du Nord sont bloqués sur les fréquences des médias d’État, et ceux qui écoutent des radios étrangères risquent la prison.
Lire le rapport intégral à :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11688
Dans le « Classement mondial de la liberté de la presse » de 2004, que dresse RSF, la Corée du Nord côtoie Cuba, la Birmanie, la Chine et le Vietnam parmi les pires endroits du monde pour les journalistes. Le classement détermine le rang des pays selon la mesure dans laquelle les médias indépendants sont persécutés ou censurés. Cette année, les pires pays sont ceux d’Asie du Sud et du Moyen-Orient.
Voir à : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11707