(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son incompréhension après la confirmation de la condamnation de Hrant Dink, directeur de publication de l’hebdomadaire « Agos », à six mois de prison avec sursis pour s’être exprimé sur le génocide arménien. « Nous sommes surpris de cette condamnation particulièrement choquante pour toute la profession. Cette décision va renforcer le climat […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son incompréhension après la confirmation de la condamnation de Hrant Dink, directeur de publication de l’hebdomadaire « Agos », à six mois de prison avec sursis pour s’être exprimé sur le génocide arménien.
« Nous sommes surpris de cette condamnation particulièrement choquante pour toute la profession. Cette décision va renforcer le climat d’autocensure sur les sujets considérés comme sensibles par l’Etat turc. Le code pénal en vigueur en Turquie est parmi les plus répressifs d’Europe en matière de liberté d’expression. Il est inacceptable que les critiques portées contre les institutions ou les délits d’opinion soient passibles de peines d’emprisonnement. Il est urgent que le code pénal, notamment ses articles 301 et 125, soient amendés pour être rendus conformes aux standards européens », a déclaré Reporters sans frontières.
« Depuis le début de l’année 2006, la Turquie a été condamnée au moins cinq fois par la Cour européenne des droits de l’homme pour son manque de respect de la liberté d’expression », a ajouté l’organisation.
Hrant Dink a été condamné en appel, le 12 juillet 2006, à six mois de prison avec sursis pour une chronique publiée dans son hebdomadaire « Agos » le 13 février 2004. Il été reconnu coupable d' »insulte à l’identité turque » en vertu de l’article 301 du code pénal. Le directeur de la publication de ce journal avait notamment appelé les Arméniens « à se tourner maintenant vers le sang neuf de l’Arménie indépendante ».
Fethiye Cetin, l’une des avocates du journaliste contactée par Reporters sans frontières, a affirmé qu’elle attendait de recevoir la décision de justice pour faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Hrant Dink risque jusqu’à trois ans de prison dans le cadre d’un second procès intenté pour tentative d’influence sur le cours de la justice.